"J'ai été
crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis,
C’est Christ qui vit
en moi ; si je vis maintenant dans la chair,
Je vis dans la foi
au Fils de Dieu, qui m'a aimé
Et qui S'est livré Lui-même
pour moi."
Galates deux, vingt.
La Mort Victorieuse.
La Vie Transformée.
Le Repos Éternel.
Frères et sœurs bien-aimés,
Il était trois heures du matin quand
le téléphone a sonné dans la chambre de Marie. À l'autre bout du fil, une voix
tremblante : "Madame, votre mari a eu un accident grave. Venez vite à
l'hôpital." En quelques minutes, sa vie parfaitement ordonnée basculait
dans le chaos. Trente-cinq ans de mariage, trois enfants, une carrière stable –
tout semblait s'effondrer dans cette nuit d'hiver.
Arrivée aux urgences, elle découvre
Paul sur un lit d'hôpital, inconscient, relié à une multitude de machines. Les
médecins sont pessimistes : traumatisme crânien sévère, pronostic vital engagé.
Les heures s'égrènent dans l'angoisse. Marie prie, pleure, espère, doute.
Autour d'elle, d'autres familles vivent le même cauchemar. La mort rôde dans
ces couloirs aseptisés, impitoyable et sournoise.
Puis, au petit matin, un miracle se
produit. Paul ouvre les yeux. Sa première phrase, prononcée d'une voix faible
mais claire, bouleverse Marie : "J'ai vu Jésus. Il m'a dit que mon heure
n'était pas venue, mais qu'Il me préparait pour quelque chose de plus
grand." Dans les semaines qui suivent, Paul devient un homme transformé.
Cet accident qui aurait pu le tuer devient le point de départ d'une nouvelle
vie, plus profonde, plus riche spirituellement.
Cette histoire illustre une vérité
paradoxale que nous chrétiens vivons quotidiennement : parfois, il faut mourir
pour vraiment vivre. Ce n'est pas seulement une métaphore poétique, mais une
réalité spirituelle profonde que l'apôtre Paul exprime magnifiquement : "J'ai
été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est
Christ qui vit en moi" (Galates deux, vingt).
Aujourd'hui, à travers les paroles
inspirées de ce cantique "Mort avec Christ", nous allons explorer
cette mort volontaire qui mène à la vraie vie, cette transformation radicale
qui nous fait passer des ténèbres à la lumière, de l'esclavage à la liberté, de
la mort à la vie éternelle.
Mes bien-aimés, le cantique nous
invite à un voyage spirituel en trois étapes : premièrement, la nature de notre
mort avec Christ ; deuxièmement, la réalité de notre vie transformée ; et
troisièmement, l'assurance de notre garde éternelle.
En effet, Ce
cantique ne se contente pas de nous émouvoir ; il nous enseigne. Il trace
devant nous une trajectoire spirituelle, comme une ascension en trois temps. Et
tout commence par une vérité profonde, parfois difficile à accepter, mais
essentielle à notre foi : nous sommes morts avec Christ. Alors,
approchons-nous de ce premier sommet spirituel : La nature de notre
mort avec Christ. Oui :
LA NATURE DE NOTRE MORT AVEC CHRIST.
"Mort avec Christ d'une mort volontaire, Je vis au
ciel déjà sur cette terre"
La Mort Volontaire
Le texte nous parle d'une "mort
volontaire". Quelle expression puissante ! Cette mort n'est pas subie,
mais choisie. Elle n'est pas imposée par les circonstances, mais acceptée par
amour. L'apôtre Paul l'exprime clairement : "Si nous sommes morts avec
Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui" (Romains six,
huit).
Albert Schweitzer, ce grand humaniste
et théologien, disait : "Parfois notre lumière s'éteint, puis elle est
rallumée par un autre être humain. Chacun de nous doit des remerciements
sincères à ceux qui ont ravivé cette flamme en nous." Combien plus
devons-nous des remerciements à Christ qui n'a pas seulement ravivé notre
flamme, mais nous a donné une vie entièrement nouvelle !
Jésus Lui-même nous donne la clé de
compréhension : "En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de
blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s'il meurt, il porte
beaucoup de fruit" (Jean douze, vingt-quatre).
Imaginez un agriculteur tenant dans sa
main un grain de blé. Ce grain, s'il reste dans sa paume, demeurera toujours un
simple grain. Mais s'il accepte d'être planté, de "mourir" dans la
terre noire et humide, il devient source de vie multipliée. Un seul grain peut
produire un épi contenant trente, soixante, voire cent grains !
C'est exactement ce qui se passe dans
notre vie spirituelle. Tant que nous nous accrochons à notre "moi"
charnel, nous demeurons stériles. Mais quand nous acceptons de mourir à
nous-mêmes, Christ produit en nous une vie abondante et fructueuse. La réalité de notre
vie transformée. Oui :
LA RÉALITÉ DE NOTRE VIE TRANSFORMÉE.
"Il n'est douleur que son cœur ne partage, Il
n'est fardeaux dont Il ne me soulage"
La Compassion Divine
Cette strophe révèle une vérité
bouleversante : notre Sauveur n'est pas distant dans sa gloire, mais intimement
présent dans nos souffrances. "Car nous n'avons pas un souverain
sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été
tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché" (Hébreux
quatre, quinze).
Helen Keller, cette femme
extraordinaire qui vécut sourde et aveugle, témoignait : "Bien que le
monde soit plein de souffrances, il est aussi plein de façons de les
surmonter." Quelle sagesse ! Mais nous, chrétiens, savons que la plus
grande façon de surmonter nos souffrances, c'est de les partager avec Celui qui
a porté nos douleurs sur la croix.
Un berger palestinien racontait cette
histoire : Un jour, l'une de ses brebis tomba dans un ravin et se brisa la
patte. Pour la sauver, le berger descendit lui-même dans le précipice, la
chargea sur ses épaules et remonta péniblement. Mais ce n'était pas tout.
Pendant des semaines, il porta cette brebis blessée, la nourrissant de sa main,
la soignant avec tendresse. Quand elle fut guérie, cette brebis ne s'éloignait
plus jamais du berger. Elle avait découvert son amour.
"Je suis le bon berger. Le bon
berger donne sa vie pour ses brebis" (Jean dix, onze). Oui, Jésus-Christ a donné
Sa vie une fois pour toutes, mais Son œuvre ne s’est pas arrêtée au calvaire.
Ressuscité, vivant à jamais, Il veille encore aujourd’hui sur ceux qu’Il a
rachetés. Le Bon Berger ne délaisse jamais Ses brebis. Il les garde, les conduit,
les protège… jour après jour. Cette fidélité constante nous ouvre maintenant à
notre troisième étape spirituelle : L'assurance de notre garde éternelle. Oui :
L'ASSURANCE DE NOTRE GARDE ÉTERNELLE.
"Jour après jour, gardé par son amour, Jour après
jour à l'abri de son aile."
Sécurité Éternelle.
Le refrain du cantique exprime une
vérité fondamentale : notre sécurité ne dépend pas de nos efforts, mais de
l'amour fidèle de Dieu. "Et je leur donne la vie éternelle ; elles ne
périront jamais, et personne ne les ravira de ma main" (Jean dix,
vingt-huit).
Winston Churchill, dans ses heures les
plus sombres pendant la Seconde Guerre mondiale, déclara : "N'abandonnez
jamais. N'abandonnez jamais, jamais, jamais." Si un homme politique
peut avoir une telle détermination pour son pays, combien plus notre Dieu
a-t-il de détermination pour nous garder !
La Garde de Jour et
de Nuit
"À mes soupirs s'incline son
oreille ; Lorsque je dors, près de moi son cœur veille"
Cette image poétique nous rappelle le
Psaume cent vingt et un : "Voici, celui qui garde Israël ne sommeille
ni ne dort. L'Éternel est celui qui te garde, l'Éternel est ton ombre à ta main
droite" (Psaumes cent vingt et un, quatre-cinq).
Imaginez une mère veillant son enfant
malade. Elle ne dort pas, attentive au moindre gémissement, prête à répondre au
plus petit besoin. C'est l'image de notre Dieu qui veille sur nous. Mais
contrairement à la mère humaine qui finira par s'endormir d'épuisement, notre
Père céleste, Lui, ne dort jamais, ne faiblit jamais, ne s’épuise
jamais. Il nous garde, Il nous conduit, et Il nous attend. Et lorsque viendra
le jour où nos yeux se fermeront pour la dernière fois sur cette terre, ce ne
sera pas la fin… ce sera l’accomplissement. Car une espérance nous habite, plus
forte que la mort : L'espérance ultime. Oui :
"Quand pour toujours mes yeux se fermeront, Ses
bras puissants au ciel me porteront"
Cette dernière strophe nous projette
vers l'espérance ultime : le moment où notre pèlerinage terrestre se terminera.
Même la mort physique perd son aiguillon quand nous sommes en Christ. "Ô
mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ?" (Première
Corinthiens quinze, cinquante-cinq).
Mes bien-aimés, ce cantique n'est pas
seulement un chant, c'est un témoignage vivant de ce que signifie être mort
avec Christ. C'est l'histoire de chacun d'entre nous qui avons accepté cette
mort volontaire pour recevoir la vraie vie.
Aujourd'hui, peut-être que certains
d'entre vous vivent des moments difficiles, comme Marie dans cette nuit d'hiver
à l'hôpital. Peut-être que d'autres se demandent si cette mort avec Christ est
vraiment nécessaire, si cette transformation vaut la peine d'abandonner leur
ancienne vie.
Laissez-moi vous dire ceci : la mort
avec Christ n'est pas une perte, c'est le plus grand gain que vous puissiez
faire. C'est échanger une existence limitée contre une vie éternelle, une joie
passagère contre un bonheur permanent, une sécurité incertaine contre une
assurance absolue.
Comme le disait si justement le poète
chrétien John Donne : "La mort n'est qu'un sommeil, et ce que nous
appelons la mort n'est que le réveil vers l'éternité." Pour nous qui
sommes morts avec Christ, chaque jour qui passe nous rapproche non pas de la
fin, mais du commencement de l'éternité glorieuse.
"Je t'appartiens, ô Sauveur, pour
toujours !" Ces mots du refrain résument tout. Non pas "Je t'appartiendrai
peut-être" ou "Je t'appartiens si je suis sage", mais
"Je t'appartiens... pour toujours". C'est la déclaration
d'amour de l'épouse à son époux, du racheté à son Rédempteur, du vivant à Celui
qui l'a ressuscité.
Alors que nous nous apprêtons à
repartir dans nos vies quotidiennes, emportons avec nous cette certitude : nous
sommes morts avec Christ, mais nous vivons maintenant d'une vie nouvelle,
gardés jour après jour par son amour, en route vers la gloire éternelle.
Puisse chaque lever de soleil nous
rappeler que nous sommes "gardés par son amour", et puisse
chaque coucher de soleil nous confirmer que nous sommes "à l'abri de
son aile". Car en vérité, nous Lui appartenons pour toujours.
Amen, Amen.
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