« …Elle l’emmaillota,
Et Le coucha dans une crèche,
Parce qu’il n’y avait pas de place
pour eux
Dans l’hôtellerie. »
Luc 2 :7
LE TEMPS DE SE RESAISIR
Il y a plus de deux mille ans, par une nuit froide et sombre où, dans les
rues étroites d'une ville animée, une scène tragique se jouait, marquée par
l'indifférence et le rejet. Cette ville était pleine, pleine de bruits, de
lumières et de vie, mais en même temps, elle était vide de compassion. C'était
une nuit particulière, et tous les hôtels étaient au complet. Les auberges
étaient saturées, les chambres réservées des mois à l'avance par des voyageurs
venus de tous horizons. Parmi cette foule pressée et insouciante se trouvait un
jeune couple, épuisé et désespéré : Joseph et Marie. Elle était enceinte, sur
le point d’accoucher, et chaque pas qu’elle faisait semblait la rapprocher
davantage de la douleur qui grandissait en elle.
Les rues étaient bondées, les marchands criaient, les enfants couraient, et
l’agitation du marché nocturne couvrait presque la détresse silencieuse de
Marie. Elle se tenait près de Joseph, son mari, qui, tout aussi fatigué,
portait le poids de l’incertitude. Leur espoir de trouver un toit se réduisait
à néant, à chaque porte fermée. Chaque aubergiste leur faisait comprendre, avec
une indifférence glaciale, qu’il n’y avait pas de place pour eux. "Désolé,
nous avons plus de chambres disponibles." "Nous sommes au complet,
vous devrez chercher ailleurs." Pas de place ; Pas de place. C’était déjà :
I.-Le rejet de Jésus à sa naissance :
Et, la douleur de Marie grandissait. Les contractions étaient de plus en
plus fortes, mais aucun endroit où se poser. Aucun toit pour se protéger.
L'angoisse dans les yeux de Joseph était palpable, et son cœur se brisait à
chaque refus. "Où aller, Marie ? Où allons-nous trouver un endroit ?"
La nuit avançait, et leur espoir s’amenuisait à mesure que les minutes se
transformaient en heures. Dans cette ville où tout semblait s’agiter autour
d’eux, personne ne semblait remarquer leur souffrance. Ils passaient de porte
en porte, cherchant désespérément un peu d’humanité. Mais la ville semblait les
ignorer, leur offrant seulement des refus froids. Marie, épuisée, sentait son
corps se tendre sous la pression de l’accouchement imminent. Joseph,
impuissant, n’avait plus de solutions à proposer. Il est écrit : Jean 1
:11 : "Il est venu chez les siens, et les siens ne L'ont pas reçu…"
Enfin, dans un coin sombre, loin de l’agitation des rues, ils aperçurent
une petite porte, à peine visible. Un petit établissement, une étable. Ce
n’était pas une auberge, mais c’était tout ce qu’ils pouvaient espérer. C’était
un endroit à l'abri du froid, mais loin de l’accueil et de la chaleur qu’on
pourrait attendre d’une véritable maison. L'endroit était simple, voire sale,
avec de la paille éparse, une lumière faible et l’air humide de la nuit.
C’est là, dans cette froide étable, que Marie mit au monde son enfant, dans
la douleur, l’épuisement et la solitude. Il n’y avait ni chaleur humaine, ni
confort, ni même de lit convenable. Ce bébé, Celui qui allait changer
l’histoire du monde, ne trouva aucun abri dans la ville. Le monde, dans son
indifférence, n’avait pas de place pour Lui. Aucun espace dans l’hôtellerie
pour Celui qui serait le Roi des rois. Pas même un coin de chambre pour le Fils
de Dieu.
Dans la simplicité de cette étable, l’enfant, tout juste né, fut placé dans
une crèche, un simple abreuvoir pour animaux, comme s’il n’était qu’un simple
enfant parmi tant d’autres. Une scène de rejet absolu. Le monde, en apparence
si plein de vie, d’activités et de fêtes, n’avait pas de place pour Celui qui
allait lui apporter la vie éternelle. Le Sauveur, venu pour sauver l’humanité,
n’avait pas même un toit sous lequel naître. Alors, de ses pures lèvres
tomberont plus tard ces émouvantes et tristes paroles : Matthieu 8 :20 «
… Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le
Fils de l’homme n’a pas où, reposer sa tête. »
L’indifférence de jadis, ne laisse-t-elle pas une leçon ? Oui :
II.-Une leçon sur l’indifférence humaine :
La scène de Bethléem, simple en apparence, porte en elle une tragédie
insondable, une tragédie dont nous sommes aujourd’hui les malheureux acteurs. En
effet, le Christ, né dans une étable glacée, rejeté par le monde, n’est pas un
simple écho du passé. Non, cette scène se rejoue sous nos yeux chaque jour,
dans les ombres de nos vies modernes. Combien de fois, dans notre quotidien
tumultueux, avons-nous, comme les habitants de cette ville, fermé les portes de
nos cœurs au Sauveur ? Combien de fois, dans nos vies remplies de distractions
futiles, avons-nous ignoré Celui qui frappe à notre porte, Celui qui cherche à
entrer, non pour juger, mais pour apporter la paix, l'amour, et la rédemption ?
Le monde d’aujourd’hui, aussi bruyant et animé qu’une ville pleine à
craquer, se noie dans une mer d’indifférence. Nous courons après des plaisirs
éphémères, construisons des murs d’ego, et mettons en avant nos préoccupations,
aussi triviales soient-elles. Alors que le Sauveur, humble et silencieux, Se
tient devant nous. Nous préférons nous enfermer dans notre confort, dans nos
petites certitudes, sans même un regard pour le Fils de Dieu. Le Christ frappe
à la porte de notre âme, et nous L’ignorons, Lui offrant seulement des murs
froids, des portes fermées.
Et pourtant, ce rejet, cette indifférence, cette absence de place dans
notre cœur est un acte profondément tragique. C’est un cri muet, une souffrance
silencieuse qui déchire l’univers et qui s’inscrit dans
l’éternité. En fermant notre porte à l’amour incarné, nous nous privons de
la seule chose qui peut véritablement combler nos vies : la présence de Celui
qui est venu pour nous sauver. Alors, combien de fois avons-nous rejeté Jésus,
tout comme cette ville bruyante l’a fait il y a deux mille ans ? Combien de
fois avons-nous choisi le vide au lieu de l’éternité ?
A chacun de vous, je lance un pressant appel. Oui :
III.-Un appel personnel à l’accueil du Christ :
En effet, la tragédie de cette nuit-là ne se limite pas aux rues de
Bethléem, mais s’étend à chaque cœur qui refuse d’accueillir le Christ
aujourd’hui. Dieu est venu dans la simplicité, dans l’humilité, et pourtant, la
plupart du monde L’a ignoré, L’a rejeté. Ce manque de place, ce refus, cette
indifférence sont un appel direct à chacun de nous. Combien de fois avons-nous
bourré nos cœurs d’un trop plein, trop pleins de nous-mêmes, pour ne point
avoir de la place à Celui qui nous aime au point de tout abandonner pour nous
sauver ?
A chacun de vous, l’auteur du cantique au numéro 285 de la section
française des Chants d’Esperance dit au refrain : N'avez-vous point de place
pour Jésus, votre Sauveur, N'avez-vous point de place ?
Oh !
Pendant qu'il en est temps, Écoutez les doux accents, De la voix du grand
Sauveur, Et faites-Lui donc place !
C’est le
vœu de mon cœur pour chacun de vous.
Joyeux Noel. Amen !
Phalange Dormay
24 décembre 2024