En référence à Genèse douze : versets dix à vingt,
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L'Épreuve Spirituelle.
La Peur Destructrice.
La Faute Humaine.
Frères et sœurs bien-aimés,
Avez-vous déjà contemplé l'abîme
vertigineux qui sépare nos plus nobles aspirations de nos actes les plus lâches
? Avez-vous ressenti cette déchirure brutale entre la foi proclamée et la peur
qui paralyse ? Ce soir, nous plongeons dans l'une des pages les plus sombres de
la vie d'Abraham, ce géant de la foi qui, face à l'adversité, s'effondre comme
un roseau brisé par la tempête.
En Genèse douze : versets dix à vingt,
nous lisons : « Il y eut une famine dans le pays ; et Abram descendit en
Égypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Comme il
était près d'entrer en Égypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu
es une femme belle de figure. Quand les Égyptiens te verront, ils diront :
C'est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. Dis, je te prie,
que tu es ma sœur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme
vive grâce à toi. »
Quel tragique renversement ! Celui que
Dieu avait appelé à être une bénédiction pour toutes les nations devient un
homme qui sacrifie l'honneur de sa propre épouse sur l'autel de sa survie.
Comment le père de la foi peut-il tomber si bas ? Cette histoire nous
interpelle cruellement car elle révèle notre propre fragilité humaine.
Bien-aimés du Seigneur, considérons d'abord
cette descente inexorable qui mène vers la compromission spirituelle.
La Descente
Périlleuse vers la Compromission.
Lorsque la famine frappe Canaan,
Abraham ne cherche pas Dieu. Il « descend » en Égypte - ce verbe résonne comme
un glas dans l'Écriture. Comme l'écrivait si justement Blaise Pascal : «
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau
pensant. » Abraham, ce roseau pensant, pense mal ! Sa foi vacille devant la
réalité tangible de la famine. N'est-ce pas là notre propre portrait ? Combien
de fois descendons-nous vers les solutions du monde quand les épreuves
assaillent notre existence ! Combien de fois cherchons-nous des appuis fragiles
quand la tempête secoue notre barque ! Combien de fois
déposons-nous nos fardeaux aux pieds des hommes quand les bras du Christ nous
sont ouverts ! Combien de fois déposons-nous nos fardeaux aux pieds des hommes alors
que les bras du Christ nous sont ouverts !
Frères et sœurs en Jésus-Christ, examinons
maintenant cette peur paralysante qui transforme les héros en lâches.
La Peur qui Défigure
l'Âme.
« Ils me tueront ! » s'écrie Abraham. La
peur de la mort physique lui fait oublier la promesse divine. En Un Samuel
dix-sept : verset quarante-sept, nous lisons : « Et toute cette multitude
saura que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que l'Éternel sauve. Car la
bataille est à l'Éternel, et Il vous livre entre nos mains ! » David, face
à Goliath, proclame sa confiance ; Abraham, face aux Égyptiens, proclame sa
défaite avant même le combat ! Victor Hugo écrivait : « La peur, c'est ce
qui désarme les braves et arme les lâches. » Quelle vérité saisissante !
Bien-aimés dans la foi, découvrons ensemble
cette dernière chute qui révèle toute la noirceur du cœur humain.
Le Mensonge qui
Souille l'Alliance.
Le mensonge qui
alourdit la conscience.
« Dis que tu es ma sœur ! » Quel mensonge
abject ! Abraham transforme sa femme en appât, son mariage en mascarade, son
intégrité en marchandise. Comme nous lisons dans En Jean huit : verset
quarante-quatre : « Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir
les désirs de votre père. Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se
tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il
profère le mensonge, il parle de son propre fonds ; car il est menteur et le
père du mensonge. »
Une femme de quatre-vingt-dix ans,
mariée depuis des décennies, devient soudain une célibataire disponible !
Quelle tragédie ! Molière aurait pu s'en inspirer pour ses plus sombres
comédies humaines.
Imaginez un père qui, pour sauver sa
vie, abandonne ses enfants dans une forêt infestée de loups. C'est exactement
ce qu'Abraham fait spirituellement : il abandonne Sara, chair de sa chair, aux
appétits d'un pharaon païen. Cette image nous glace le sang et nous révèle
jusqu'où peut chuter un cœur non gardé par la prière.
Frères et sœurs bien-aimés, cette histoire
douloureuse nous enseigne que même les géants de la foi peuvent trébucher
lamentablement. Mais elle nous révèle aussi la grâce infinie de notre Dieu qui,
malgré nos chutes, demeure fidèle à Ses promesses. Abraham tombera, mais Dieu
le relèvera. Sara sera compromise, mais Dieu la protégera. Car comme l'affirme
En Deux Timothée deux : verset treize : « Si nous sommes infidèles, Il
demeure fidèle, car Il ne peut se renier Lui-même. »
Que cette histoire nous garde dans
l'humilité, nous pousse vers la prière constante et nous rappelle que notre
seule sécurité réside en Christ, notre Rocher inébranlable !
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.