En Matthieu six : le verset
vingt-quatre, nous lisons : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou
il haïra l'un, et aimera l'autre ; ou il s'attachera à l'un, et méprisera
l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon. »
La purification de
l'âme.
L'Âme Consacrée.
Le Temple Purifié.
La Vie Transformée.
Frères et sœurs bien-aimés,
Que se passe-t-il dans les profondeurs
silencieuses de nos cœurs lorsque les ténèbres de la nuit tombent et que nous
nous retrouvons seuls face à notre conscience ? Qui règne véritablement sur le
trône de notre âme quand les regards humains se détournent ? Quel maître
avons-nous choisi de servir dans les moments les plus intimes de notre
existence ? Ces questions traversent l'éternité comme des flèches enflammées,
perçant le voile de nos illusions et révélant la vérité nue de notre condition
spirituelle.
Aujourd'hui, la voix prophétique
résonne avec une force saisissante : « Dieu ne veut point d'un cœur où le
monde domine. » Ces paroles tombent comme un marteau sur l'enclume de notre
conscience, brisant les chaînes de notre complaisance spirituelle. Car nous
vivons à une époque où les tentations du monde scintillent de mille feux
trompeurs, où les sirènes de la matérialité chantent leurs mélodies
envoûtantes, où l'âme humaine vacille dangereusement entre deux royaumes
incompatibles.
Le combat qui fait rage n'est pas
celui des armes charnelles, mais celui de deux amours qui s'affrontent dans
l'arène de notre cœur : l'amour de Dieu et l'amour du monde. Cette guerre
spirituelle détermine notre destinée éternelle, car un cœur divisé ne saurait
connaître la paix divine.
Permettez-moi de vous conduire vers la
première vérité qui illumine notre chemin spirituel.
LE CŒUR PARTAGÉ EST
UN TEMPLE PROFANÉ.
Oui, le cœur partagé est un temple
profané.
Bien-aimés en Jésus-Christ,
contemplons cette réalité tragique qui ronge tant d'âmes : le cœur partagé
entre Dieu et le monde ressemble à un temple où l'on aurait dressé des autels
païens à côté de l'autel du Très-Haut. En Un Rois dix-huit : le verset vingt et
un, nous lisons : « Et Élie s'approcha de tout le peuple, et dit : Jusques à
quand clocherez-vous des deux côtés ? Si l'Éternel est Dieu, suivez-Le ; et si
c'est Baal, suivez-le ! »
Cette interrogation d'Élie résonne
encore aujourd'hui avec une actualité brûlante. Combien d'entre nous vivent
dans cette claudication spirituelle, oscillant entre la prière du matin et les
convoitises du jour, entre les cantiques du dimanche et les compromis de la
semaine ? Comme l'écrivait si justement Blaise Pascal : « Le cœur a ses
raisons que la raison ne connaît point. » Mais quand ces raisons du cœur
nous éloignent de Dieu, elles deviennent les chaînes de notre servitude.
L'âme qui tente de servir deux maîtres
ressemble à un navire sans gouvernail, ballotté par tous les vents, incapable
de trouver son port d'attache. Elle connaît l'amertume de la division
intérieure, cette guerre civile de l'esprit qui épuise toutes les forces vives
de l'être.
Laissez-moi maintenant vous révéler la
seconde vérité qui transforme notre vision spirituelle.
LE MONDE OFFRE DES
COURONNES D'ÉPINES DORÉES.
Oui, le monde offre des couronnes
d'épines dorées.
Frères et sœurs en Jésus-Christ,
observons cette séduction tragique qui aveugle tant d'âmes : le monde pare ses
pièges des plus beaux atours, transformant ses chaînes en bijoux et ses poisons
en parfums. En Un Jean deux : les versets quinze à dix-sept, nous lisons : «
N'aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu'un aime
le monde, l'amour du Père n'est point en lui. Car tout ce qui est dans le
monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la
vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa
convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure
éternellement. »
Quelle révélation saisissante ! Le
monde nous présente ses trésors comme des couronnes, mais ce ne sont que des
couronnes d'épines dorées qui blessent l'âme tout en éblouissant les yeux.
Voltaire, dans sa lucidité cynique, affirmait : « Il faut cultiver notre
jardin. » Mais quel jardin cultivons-nous ? Celui des plaisirs éphémères ou
celui de l'éternité ?
Les richesses terrestres promettent la
sécurité mais apportent l'inquiétude ; les plaisirs charnels promettent le
bonheur mais génèrent la culpabilité ; les honneurs humains promettent la
gloire mais créent l'orgueil destructeur. Chaque victoire mondaine devient une
défaite spirituelle quand elle éloigne le cœur de Son Créateur.
Permettez-moi enfin de vous guider
vers la vérité libératrice qui couronne notre réflexion.
DIEU TRANSFORME LES
CŒURS CONSACRÉS EN PALAIS CÉLESTES.
Oui, Dieu transforme les cœurs
consacrés en palais célestes.
Bien-aimés dans la foi, découvrons
cette promesse glorieuse qui illumine notre espérance : quand un cœur chasse
définitivement le monde de son trône pour y installer Dieu seul, il devient le
temple magnifique de l'Esprit Saint, un palais digne du Roi des rois. En
Ézéchiel trente-six : le verset vingt-six, nous lisons : « Je vous donnerai
un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau ; j'ôterai de votre
corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. »
Cette transformation divine dépasse
toute imagination humaine ! Le cœur purifié devient une source d'eau vive, un
jardin fertile où fleurissent les plus beaux fruits de l'Esprit. Comme
l'exprimait si magnifiquement Thérèse d'Avila : « Que rien ne te trouble,
que rien ne t'épouvante, tout passe, Dieu ne change pas. » Dans cette
stabilité divine, l'âme trouve enfin sa paix véritable.
Le cœur consacré à Dieu seul découvre
des richesses que le monde ne peut ni donner ni ravir : la paix qui surpasse
toute intelligence, la joie inaltérable, l'amour inconditionnel. Il devient un
sanctuaire où la présence divine demeure constamment, transformant chaque
battement en louange, chaque respiration en prière.
Frères et sœurs bien-aimés, nous voici
parvenus au sommet de cette montagne spirituelle d'où nous contemplons la
vérité dans toute Sa splendeur. Le choix qui s'impose à nous n'est pas un choix
parmi d'autres, c'est Le choix qui détermine notre destinée éternelle : servir
Dieu ou servir le monde, consacrer notre cœur au Créateur ou l'abandonner aux
créatures.
Rappelons-nous que le cœur partagé ne
peut connaître la paix divine, car il demeure perpétuellement déchiré entre
deux amours incompatibles. Souvenons-nous que le monde, malgré ses promesses
séduisantes, ne peut offrir que des couronnes d'épines dorées qui blessent
l'âme. Mais réjouissons-nous dans cette certitude glorieuse : Dieu transforme
miraculeusement tout cœur qui se consacre entièrement à Lui en un temple
magnifique de Sa présence !
L'heure du choix définitif a sonné.
Que chacun de nous, dans le silence sacré de cette méditation, prenne la
décision qui changera sa vie pour l'éternité. Chassons impitoyablement le monde
du trône de notre cœur pour y installer Dieu seul comme Roi souverain et
absolu.
En Apocalypse trois : le verset vingt,
Christ nous adresse cette invitation suprême : « Voici, je me tiens à la
porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai
chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. »
Que nos cœurs s'ouvrent aujourd'hui
toutes grandes à cette présence transformatrice ! Que le monde perde
définitivement son emprise sur nos âmes ! Que Dieu règne enfin sans partage
dans le sanctuaire de notre être !
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.