« Car l’amour de l’argent est une racine de tous les
maux ;
Et quelques-uns, en étant possédés, se sont égarés loin de
la foi,
Et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments. »
1
Timothée 6 :10
L'AMOUR DE L'ARGENT
L’argent, cette entité impitoyable et envoûtante, se dresse devant nous
comme une divinité mondaine et moderne, imposant son ombre sur chaque aspect de
notre existence. Tel un mirage fascinant dans le désert aride de nos
préoccupations quotidiennes, il semble promettre tout ce que nos cœurs désirent
: le bonheur, la liberté, la sécurité. Dans ce monde où les valeurs
spirituelles se fanent sous le poids écrasant du matérialisme, il devient de
plus en plus difficile de discerner la vérité de l’illusion. L’avidité,
insidieuse, se glisse dans l’âme humaine, et peu à peu, l’argent devient le
centre de toutes choses, la quête ultime, la réponse à tous nos tourments.
Mais, comme un poison qui s’immisce subtilement dans nos veines, cette
recherche incessante de richesse nous entraîne sur un chemin périlleux. La
Bible, dans sa sagesse infinie, nous met en garde contre cette soif dévorante
qui ronge l’esprit et dévore l’âme : « Car l’amour de l’argent est une
racine de tous les maux » (1 Timothée 6 :10). Ces mots résonnent
comme un avertissement solennel, un cri d’alarme que nous choisissons souvent
d’ignorer. Pourtant, derrière la tentation du gain facile et de la jouissance
matérielle se cachent des pièges invisibles, des filets tendus par l’ambition
et la vanité, qui dérobent à l’être humain la paix intérieure et le sens
véritable de la vie.
La quête de l’argent n’est pas simplement une recherche de biens matériels,
c’est une lutte intérieure qui détruit peu à peu ce qui fait notre humanité. Ce
texte biblique nous invite à une réflexion poignante sur la relation que nous
entretenons avec l’argent et les conséquences spirituelles d’un amour démesuré
pour ce bien éphémère. Il est un miroir sans pitié qui nous révèle notre
faiblesse, notre vanité, notre désir insatiable de posséder, sans jamais nous
poser la question essentielle : qu’avons-nous vraiment gagné en cheminant sur
ce sentier sinueux ?
Alors, face à cette réalité implacable, que faire ? Comment éviter les
pièges de ce désir insatiable, qui finit par asphyxier l’âme et par nous
condamner à une existence vide et dénuée de sens ? C’est ce que nous allons
explorer, avec une gravité sans égale, en trois étapes fondamentales : d’abord,
nous plongerons dans les effets dévastateurs de l’amour de l’argent, qui ravage
l’être humain de l’intérieur ; puis, nous scruterons les pièges de l’orgueil et
du confort matériel, qui nous déconnectent de l’essentiel ; enfin, nous
chercherons la seule véritable issue à cette tragédie : une foi vivante,
nourrie par l’humilité et un contentement profond.
I. Les effets destructeurs de
l'amour de l'argent
L’amour de l’argent, loin
d’être un simple désir, devient une racine qui engendre d’innombrables maux.
Ceux qui se laissent emporter par cette passion sont souvent pris dans un
tourbillon qui les écarte de la foi et les plonge dans des abîmes de douleur.
La Bible nous avertit clairement : « …en étant possédés, se sont égarés loin
de la foi, et se sont jetés eux-mêmes dans bien des tourments » (1
Timothée 6 :10). Cela semble être le destin de ceux qui vivent pour amasser
toujours plus, dans une course effrénée vers la richesse. Mais à quel prix ?
La recherche incessante de
l'argent transforme les individus. Ils deviennent esclaves de leur propre
avidité, sacrifiant leur paix intérieure, leurs relations humaines, et leur
relation avec Dieu. Jésus Lui-même dit dans Matthieu 6 :24 : « Nul ne
peut servir deux maîtres : car, ou il haïra l’un, et il aimera l’autre ; ou il
s’attachera à l’un, et il méprisera l’autre. » Cette vérité profonde met en
lumière la dualité du cœur humain : lorsque l'argent devient le maître, Dieu
est relégué à un rôle secondaire, voire éliminé.
Une citation de Warren Buffet,
l’un des plus grands investisseurs de notre époque, résume parfaitement cette
dynamique : « La richesse est comme l’eau salée. Plus vous buvez, plus vous
avez soif. » Cette phrase illustre bien comment l’amour de l’argent, loin de
satisfaire les désirs humains, exacerbe les besoins et engendre un vide
intérieur.
En ces temps d'incertitude
économique, de crises financières, la tentation d’amasser et de protéger sa
richesse se fait encore plus grande. Mais, comme la Bible le dit, « quoi
sert-il à un homme de gagner tout le monde, s’il perd son âme ? » (Marc 8
:36). Quel est le prix de votre âme dans cette quête sans fin ?
Pourtant, derrière ce désir insatiable de
richesse, il existe un autre piège : celui de l’orgueil et de la suffisance.
II. L’orgueil et la
suffisance : des pièges du confort matériel
L’amour de l'argent mène à
l'orgueil et à la suffisance. Lorsqu'on commence à amasser des biens, il est
facile de se laisser emporter par le sentiment de sécurité et de pouvoir que
l’argent procure. L’argent devient une source de fierté, un moyen de se distinguer
des autres et de croire que l’on peut tout contrôler. Mais cela conduit à une
perte de la dépendance envers Dieu et à l’illusion que nous sommes maîtres de
notre destin.
Le Proverbe 30 :8-9 met
en lumière cette dangereuse tendance : « Donne-moi ni pauvreté, ni richesse
; accorde-moi le pain qui m’est nécessaire. De peur que, dans l’abondance, je
ne te nie et ne dise : Qui est l’Éternel ? » Ce texte nous rappelle que
l’abondance peut faire naître l’orgueil et l’indépendance vis-à-vis de Dieu.
L’argent, au lieu de devenir un moyen de bénir et de servir les autres, devient
un piège qui nous éloigne de notre Créateur.
L’orgueil engendré par la
richesse fait également naître un désir insatiable d’accumuler davantage, et la
satisfaction devient une illusion. Dans l’Évangile de Luc 12 :15, on y lit
: « Gardez-vous avec soin de toute cupidité ; car la vie d’un homme ne
dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance. » L’orgueil crée une
illusion de contrôle qui, à terme, engendre la chute.
En ces temps de prospérité
matérielle et de confort, sommes-nous conscients de ce piège ? Succombons-nous
à la tentation de croire que notre valeur repose dans ce que nous possédons ?
Le Christ nous appelle à réévaluer nos priorités et à ne pas chercher notre
sécurité dans les biens de ce monde.
Mais alors, quelle est la véritable solution
face à cette tentation de l’amour de l’argent ?
III. La foi vivante et le
contentement : la solution divine
La solution à l’amour de
l’argent réside dans un retour à la foi vivante et dans un esprit de
contentement. La Bible nous invite à chercher avant tout le royaume de Dieu
et sa justice, et tout le reste nous sera donné par surcroît (Matthieu 6
:33). Le contentement n’est pas un manque, mais un état de paix et de
confiance en Dieu, qui nous assure que ce dont nous avons besoin, Il nous le
donnera.
Paul, dans 1 Timothée 6 :6-8,
écrit : C’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le
contentement ; car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est
évident que nous n’en pouvons rien emporter ; si donc nous avons la
nourriture et le vêtement, cela nous suffira. » Le contentement est un
trésor spirituel qui, lorsqu’il est cultivé, protège notre cœur des séductions
de l’argent.
L’argent n’est ni mauvais en
soi, ni un péché, mais l’amour excessif de l’argent conduit à la perdition. La
véritable richesse réside dans une relation vivante avec Dieu, qui nous guide
et nous pourvoit.
Imaginez un homme qui, malgré une vie de
simplicité, trouve une paix profonde dans son cœur. Il vit humblement, ne
cherchant pas à accumuler des biens, mais confiant que Dieu pourvoit à tous ses
besoins. Ce contentement est un témoignage vivant que la véritable richesse ne
réside pas dans ce que nous possédons, mais dans la tranquillité d’une âme
nourrie par Dieu.
L’amour de l’argent, cette racine sournoise et dévastatrice, pousse ses
racines profondes dans l’âme humaine, écartant la foi et engendrant l’orgueil.
Il mène à une suffisance illusoire, à cette illusion d’avoir tout sous
contrôle, alors que tout nous échappe lentement et inexorablement. Il nous
entraîne dans des tourments sans fin, nous emprisonne dans une quête incessante,
où la satisfaction n’est jamais atteinte, et où la paix, pourtant si proche,
semble à jamais hors de portée. L’argent, cet idolâtre cruel, ne fait
qu'éteindre le souffle de notre véritable liberté, et laissent derrière lui, un
vide béant que ni la richesse ni les plaisirs du monde ne pourront jamais
combler.
Pourtant, dans ce monde qui court après des mirages, il existe une voie,
une voie lumineuse, mais exigeante, celle de la foi vivante. Celle qui libère
l’âme des chaînes du matérialisme et de l’illusion. C’est la voie du
contentement, de la confiance totale en Dieu, celle où nous choisissons de
renoncer à l’amour de l’argent, pour chercher d'abord le royaume de Dieu et sa
justice. C’est là, et là seulement, que nous trouvons une paix ineffable, une
paix qui transcende tout ce que la richesse humaine pourrait jamais offrir.
Et pourtant, combien d’entre nous s’égarent dans cette course effrénée,
oubliant que tout ce que nous accumulons ici-bas, tout ce que nous chérissons
tant, ne nous suivra pas dans l’éternité ? comme la poussière emportée par le
vent, nos possessions se faneront, nos richesses se dissiperont. Ce que nous
avons sur cette terre n'est que temporaire, mais ce qui est dans les cieux est
éternel et immuable. Que notre trésor soit là, où l’invisible se fait éternité,
et que notre cœur, notre espoir, nos véritables aspirations s’élèvent vers ce
qui ne peut être ni volé, ni détruit.
Que ce message nous touche au plus profond de notre être, qu’il nous incite
à une introspection douloureuse mais nécessaire, qu’il nous incite à une
repentance franche, sincère et réelle. Que nous sachions, nous détacher de ce
qui nous lie à la vanité, pour revenir à l’essentiel, et retrouver la pureté de
la foi. Oui, que notre vie reflète les valeurs éternelles de Dieu, ces trésors
invisibles qui mènent à la véritable vie.
Qu’il en soit ainsi ! Amen.
Phalange Dormay
25 novembre
2024