Jésus-Christ : le seul Sauveur

...ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 1 Jean 5:11-13



mardi 30 septembre 2025

Les Souffrances Partagées

 

« Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ;
Et ce qui manque aux souffrances de Christ,
Je l'achève en ma chair, pour Son corps, qui est l'Église. »

Colossiens un : verset vingt-quatre.

Les Souffrances Partagées.

Frères et sœurs bien-aimés,

Il était une heure avant l'aube dans une prison romaine humide et sombre. Les chaînes mordaient la chair meurtrie de l'apôtre Paul. Le froid pénétrait jusqu'aux os. L'obscurité était totale, écrasante, suffocante. Dans ce cachot infect où l'espoir humain agonise, où la dignité est piétinée, où le corps souffre mille tortures, cet homme aurait pu maudire son sort. Il aurait pu regretter sa conversion. Il aurait pu pleurer sur sa condition déplorable. Mais dans cette cellule glaciale, quelque chose d'extraordinaire se produisait : Paul écrivait une lettre remplie de joie ! Ses doigts tremblants traçaient des mots lumineux sur un parchemin sale. Son cœur brisé par la souffrance débordait d'une joie mystérieuse, inexplicable, surnaturelle. Comment un homme enchainé peut-il se réjouir ? Comment un prisonnier torturé peut-il célébrer ? Le mystère se dévoile dans cette parole stupéfiante : « Ce qui manque aux souffrances de Christ, je l'achève en ma chair, pour Son corps, qui est l'Église. » Frères et sœurs, nous touchons ici à l'un des mystères les plus profonds, les plus bouleversants, les plus glorieux de notre foi chrétienne.

Pénétrons maintenant dans le premier mystère de cette révélation bouleversante. Oui :

La Mystérieuse Insuffisance Complétée.

Bien-aimés en Jésus-Christ, comment comprendre cette parole scandaleuse qui affirme qu'il manquerait quelque chose aux souffrances de notre Seigneur ? Le sacrifice du Calvaire ne serait-il pas complet ? La croix ne serait-elle pas suffisante ? L'œuvre rédemptrice serait-elle inachevée ? Nos cœurs se révoltent à cette pensée ! Et pourtant, Paul l'affirme avec une assurance déconcertante. Écoutons attentivement : il ne parle pas de l'insuffisance de l'œuvre expiatoire de Christ. Non ! Le salut est parfaitement accompli. En Jean dix-neuf : verset trente, Jésus proclama sur la croix : « Tout est accompli ! » L'expiation est totale, définitive, éternelle.

Mais Paul révèle ici un autre mystère : Christ a choisi de continuer Sa souffrance à travers Son corps, l'Église. Victor Hugo écrivait : « La souffrance est le prix de toute grande œuvre. » Combien plus vraie est cette parole dans le royaume de Dieu ! Le Seigneur Jésus aurait pu tout accomplir seul, mais dans Sa sagesse infinie, Il a choisi de nous associer à Son œuvre rédemptrice. Il nous invite à partager non seulement Sa gloire future, mais aussi Ses souffrances présentes. En Philippiens trois : verset dix, Paul exprime cette aspiration brûlante : « Afin de connaître Christ, et la puissance de Sa résurrection, et la communion de Ses souffrances. » Quelle dignité extraordinaire ! Quelle grâce incommensurable ! Nous, créatures fragiles et pécheresses, nous sommes appelés à compléter dans notre chair ce qui reste à souffrir pour l'avancement du royaume de Dieu !

Avançons maintenant vers le cœur même de ce mystère transformateur, vers cette communion divine qui transcende toute compréhension humaine. Oui :

La Glorieuse Communion Sacrificielle.

Frères et sœurs en Jésus-Christ, la souffrance chrétienne n'est jamais absurde, jamais stérile, jamais vaine. Elle est investie d'un sens cosmique, d'une portée éternelle, d'une valeur rédemptrice. Lorsque nous souffrons pour l'Évangile, nous ne sommes pas simplement victimes des circonstances. Nous devenons co-participants de l'œuvre salvifique du Christ. En Romains huit : les versets dix-sept et dix-huit, Paul écrit : « Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec Lui, afin d'être glorifiés avec Lui. J'estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. »

Considérez l'histoire de l'Église à travers les siècles ! Chaque martyr qui a versé son sang, chaque missionnaire qui a abandonné son confort, chaque croyant persécuté qui a maintenu sa foi, tous ont complété dans leur chair ce qui manquait aux souffrances de Christ. Tertullien proclamait avec raison : « Le sang des martyrs est la semence de l'Église. » Les premiers chrétiens chantaient dans les arènes avant d'être dévorés par les lions. Les réformateurs ont brûlé sur les bûchers en louant Dieu. Les missionnaires modernes ont péri dans des terres hostiles en priant pour leurs bourreaux. Pourquoi cette joie paradoxale ? Parce qu'ils comprenaient le privilège sublime d'être associés aux souffrances de leur Maître bien-aimé !

Découvrons enfin la dimension collective et ecclésiale de ce mystère glorieux, car nos souffrances ne sont jamais solitaires mais toujours communautaires. Oui :

La Féconde Offrande Ecclésiale.

Bien-aimés du Seigneur, remarquez que Paul ne souffre pas pour lui-même, mais « pour Son corps, qui est l'Église ». Notre souffrance personnelle acquiert une dimension ecclésiale, communautaire, universelle. Nous ne souffrons jamais seuls, jamais isolés, jamais abandonnés. En Un Corinthiens douze : verset vingt-six, il est écrit : « Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui. » Lorsqu'un pasteur est emprisonné pour sa foi en Chine, toute l'Église souffre. Lorsqu'une sœur est persécutée pour son témoignage au Moyen-Orient, tout le corps est frappé. Lorsqu'un frère endure la moquerie pour Christ en Occident, nous sommes tous concernés. Cette souffrance collective n'est pas morbide, elle est féconde ! Elle produit la croissance spirituelle, approfondit la communion fraternelle, purifie l'Église des compromis mondains. En Hébreux douze : verset onze, nous lisons : « Il est vrai que tout châtiment semble d'abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. » L'Église qui ne souffre pas est une Église qui ne grandit pas. L'Église qui évite la croix manque la résurrection. L'Église qui fuit la persécution perd sa puissance. Martin Luther King Jr. disait : « La souffrance non méritée est rédemptrice. » Combien plus vraie est cette parole lorsque notre souffrance s'unit consciemment à celle du Christ ! Nous devenons alors des canaux de grâce pour le monde, des instruments de rédemption pour l'humanité, des collaborateurs de Dieu dans Son œuvre de restauration universelle.

Bien-aimés dans la foi, nous voici parvenus au terme de cette méditation bouleversante. Nous avons contemplé le mystère de l'insuffisance complétée : Christ nous invite à partager Ses souffrances. Nous avons exploré la communion sacrificielle glorieuse : nos épreuves acquièrent une valeur éternelle quand elles sont endurées pour Christ. Nous avons saisi la dimension ecclésiale féconde : nous souffrons pour le corps tout entier, pour l'avancement du royaume.

Alors, frères et sœurs, où en sommes-nous aujourd'hui ? Fuyons-nous les souffrances inhérentes au témoignage chrétien ? Recherchons-nous un Évangile de confort et de prospérité sans croix ? Ou acceptons-nous avec joie le privilège sublime de compléter dans notre chair ce qui manque aux souffrances de Christ ?

Que le Seigneur nous accorde la grâce de dire comme Paul : « Je me réjouis dans mes souffrances pour vous ! » Non pas parce que nous aimons la douleur, mais parce que nous aimons Christ et Son Église. Que nos vies deviennent des offrandes vivantes, consumées sur l'autel du service sacrificiel. Que nos épreuves portent du fruit pour la gloire de Dieu et l'édification de Son peuple. Que notre génération découvre la joie paradoxale de souffrir pour Celui qui a tout souffert pour nous !

Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.