LES OUVRIERS DU
ROYAUME.
« Qu'est-ce donc qu'Apollos, et qu'est-ce que Paul ?
Des serviteurs, par le moyen desquels vous avez cru,
Selon que le Seigneur l'a donné à chacun.
J'ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître. »
1 Corinthiens 3 : 5-6.
Frères et sœurs bien-aimés,
L'Église de Corinthe traverse une
crise grave. Divisée par des querelles charnelles, déchirée par des rivalités
spirituelles, fragmentée par des préférences humaines, elle s'éloigne
dangereusement de sa véritable identité. Certains déclarent : « Moi, je suis de
Paul ! » D'autres répliquent : « Moi, d'Apollos ! » D'autres encore : « Moi, de
Céphas ! »
Face à cette division destructrice,
l'apôtre Paul intervient avec fermeté et clarté. Il ne défend pas son
ministère, il ne revendique pas sa position, il ne cherche pas sa gloire. Au
contraire, il ramène l'Église à la vérité fondamentale : NOUS NE SOMMES QUE DES
SERVITEURS ! DIEU SEUL EST LE MAÎTRE DE L'ŒUVRE !
Ce passage nous révèle des vérités
essentielles sur le ministère, le service, la collaboration et la souveraineté
divine dans l'édification de Son Église.
Commençons par examiner la question
provocatrice que Paul pose aux Corinthiens.
LA QUESTION
CORRECTIVE.
« Qu'est-ce donc qu'Apollos, et
qu'est-ce que Paul ? »
Remarquez d'abord la formulation de
Paul. Il ne demande pas « QUI est Apollos ? » mais « QU'EST-CE qu'Apollos ? »
Cette nuance est capitale !
En disant « qu'est-ce » plutôt que «
qui », Paul déshumanise volontairement la question pour DÉCENTRER l'attention
des PERSONNES vers la FONCTION. Il déplace le regard des SERVITEURS vers le
MAÎTRE.
Cette mise au point de Paul met en
lumière la racine même du problème qui minait l’Église de Corinthe.
Le Problème de
l'Idolâtrie Spirituelle.
Les Corinthiens avaient transformé les
serviteurs de Dieu en idoles, les instruments en objets d'adoration, les outils
en trophées. Ils avaient oublié que :
- Aucun serviteur n'est la source de la grâce – nous sommes des canaux, pas
des sources.
- Aucun ministre n'est propriétaire de l'Église – nous sommes
des intendants, pas des propriétaires.
- Aucun leader n'est digne d'une allégeance absolue – Christ seul
mérite notre dévotion totale.
Cette tendance demeure aujourd'hui :
culte de la personnalité, attachement excessif aux hommes, loyauté déplacée
envers des leaders plutôt qu'envers Christ. MAIS DIEU REFUSE CETTE GLOIRE VOLÉE
!
Face à cette dérive spirituelle,
l’apôtre va rétablir la vérité sur la véritable place des serviteurs de Dieu.
La Réponse
Libératrice.
Paul répond lui-même à sa question
rhétorique : « Des SERVITEURS, par le moyen desquels vous avez cru. »
Le mot grec « diakonos » signifie
SERVITEUR, MINISTRE, CELUI QUI SERT. C'est un terme d'humilité, de fonction, de
dépendance. Paul et Apollos ne sont pas des stars spirituelles, mais des
INSTRUMENTS entre les mains du Potier divin !
Ils sont des MOYENS, pas des fins. Des
CANAUX, pas des sources. Des MESSAGERS, pas le Message lui-même.
Mais comment ces serviteurs
travaillent-ils concrètement dans l'œuvre de Dieu ?
LA DIVERSITÉ DES
RÔLES.
« J'ai planté, Apollos a arrosé, mais
Dieu a fait croître. »
Paul utilise ici une métaphore
agricole puissante pour illustrer la diversité et la complémentarité dans le
service de Dieu.
1. Le Planteur –
Paul
« J'ai planté » – Paul était
l'ÉVANGÉLISTE, le PIONNIER, celui qui annonçait Christ pour la première fois.
Il semait la Parole dans des terrains vierges, établissait des Églises
nouvelles, posait les fondements.
Le planteur doit :
- Préparer le terrain spirituel par la prière.
- Semer la bonne semence de la Parole pure.
- Faire confiance à la puissance de l'Évangile.
- Partir ensuite pour d'autres champs.
Le travail du planteur est INITIAL
mais pas TOTAL. C'est un commencement, pas un accomplissement.
2. L'Arroseur –
Apollos
« Apollos a arrosé » – Apollos était
l'ENSEIGNANT, le FORMATEUR, celui qui nourrissait les nouvelles âmes. Éloquent
et puissant dans les Écritures (Actes 18 :24), il édifiait, fortifiait,
enracinait les croyants dans la foi.
L'arroseur doit :
- Nourrir régulièrement par l'enseignement
- Fortifier les racines spirituelles
- Apporter la nourriture adaptée à la croissance
- Protéger contre les doctrines erronées
Le travail de l'arroseur est CONTINU
mais pas AUTONOME. C'est un entretien, pas une création.
3. Le Principe de
Complémentarité.
Paul ne dénigre pas Apollos, et
Apollos ne minimise pas Paul. Ils reconnaissent leur COMPLÉMENTARITÉ dans
l'unique œuvre divine !
- Le planteur a BESOIN de l'arroseur
- L'arroseur dépend du TRAVAIL du planteur
- Tous deux SERVENT le même Maître
- Tous deux TRAVAILLENT au même champ
Cette vérité détruit :
- La jalousie ministérielle – chaque rôle est essentiel
- La compétition spirituelle – nous travaillons ensemble
- L'orgueil de position – nous sommes tous serviteurs
- La division ecclésiale – un seul Corps, divers membres
Mais malgré la diversité de ces rôles, une question demeure : qui produit
véritablement la croissance spirituelle ? Voilà la question qui trouve sa réponse
dans la souveraineté de Dieu. Oui,
LA SOUVERAINETÉ DE
DIEU.
Ecoutez : « Mais Dieu a fait
croître. »
Voici le CŒUR du passage, la VÉRITÉ
CENTRALE, le MESSAGE ESSENTIEL : DIEU SEUL FAIT CROÎTRE !
Après avoir identifié la source
véritable de toute œuvre spirituelle, Paul souligne maintenant la limite de
l’action humaine.
L'Impuissance
Humaine
« Ainsi, ni celui qui plante n'est
quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. »
Quelle déclaration radicale ! Paul se
dépouille de toute prétention, renonce à toute gloire personnelle, anéantit
toute fierté humaine.
Pourquoi cette affirmation si
tranchante ? Parce que :
- L'homme peut SEMER, mais ne peut créer la VIE – la vie vient
de Dieu seul.
- L'homme peut ARROSER, mais ne peut produire la CROISSANCE – la
croissance est l'œuvre divine.
- L'homme peut CULTIVER, mais ne peut garantir la RÉCOLTE – Dieu seul
donne le fruit.
La conversion n'est PAS le produit de
l'éloquence humaine, mais l'ŒUVRE du Saint-Esprit. La sanctification n'est PAS
le résultat de techniques psychologiques, mais la TRANSFORMATION divine.
L'édification n'est PAS l'effet de programmes humains, mais la BÉNÉDICTION
céleste.
Après avoir rappelé que Dieu seul
opère la croissance, Paul met en lumière la manière dont Il distribue Sa grâce
et Ses dons.
La Souveraineté
Distributive.
« Selon que le Seigneur l'a donné à
chacun. »
Dieu distribue les dons, assigne les
rôles, désigne les fonctions, répartit les ministères. Cette souveraineté
signifie :
- Nous ne choisissons pas notre rôle – Dieu nous appelle selon Sa
volonté.
- Nous ne nous comparons pas aux autres – chaque grâce est unique.
- Nous ne convoitons pas les dons d'autrui – ce que Dieu donne suffit.
- Nous ne nous glorifions pas de nos capacités – tout vient
de Lui.
Cette souveraineté divine nous conduit à comprendre la nature
extraordinaire de notre relation avec Dieu dans Son œuvre.
LA COLLABORATION
DIVINE.
« Nous sommes ouvriers avec Dieu. »
Quelle expression extraordinaire ! Non
pas « ouvriers POUR Dieu » mais « ouvriers AVEC Dieu » !
Cette déclaration révèle la dignité et
la responsabilité uniques confiées à ceux qui servent dans l’œuvre du Seigneur.
Le Privilège Inouï.
Dieu, dans Sa grâce infinie, nous
ASSOCIE à Son œuvre. Lui qui pourrait tout accomplir seul CHOISIT de nous
utiliser comme instruments. C'est un HONNEUR immérité, un PRIVILÈGE
indescriptible, une DIGNITÉ incomparable !
Mais cela implique aussi :
- L'humilité – nous travaillons AVEC Lui, pas à Sa place.
- La dépendance – sans Lui, nous ne pouvons rien faire. (Jean 15 :5)
- L'obéissance – suivre Ses directives, pas nos stratégies.
- La patience – respecter Ses temps, pas notre agenda.
Paul illustre
ensuite cette coopération spirituelle par une image agricole et architecturale
d’une profonde signification.
Le Champ Divin.
« Vous êtes le champ de Dieu,
l'édifice de Dieu. »
L'Église n'appartient PAS aux
pasteurs, PAS aux anciens, PAS aux fondateurs. L'Église EST À DIEU ! Nous
sommes de simples JARDINIERS dans SON champ, de simples OUVRIERS sur SON
édifice.
Cette vérité libère :
- Les leaders de la PRESSION de tout accomplir seuls
- Les membres du CONSUMÉRISME spirituel
- L'Église de la DÉPENDANCE excessive aux hommes
- Le ministère de l'ORGUEIL et de la COMPÉTITION
De toutes ces
vérités découle pour nous quelques leçons essentielles à méditer et à mettre en
pratique.
LES LEÇONS À
APPRENDRE.
1. Reconnaissez
votre rôle sans jalousie.
Que Dieu vous ait appelé à planter,
arroser, cultiver, récolter – ACCEPTEZ votre rôle avec gratitude ! Ne convoitez
pas le ministère d'autrui. Ne méprisez pas votre fonction. SERVEZ fidèlement là
où Dieu vous a placé !
2. Célébrez la
diversité sans division.
Les différents ministères ne sont pas
des MENACES mais des BÉNÉDICTIONS ! Réjouissez-vous du travail de vos frères.
Soutenez les serviteurs de Dieu. Encouragez la complémentarité dans le Corps de
Christ.
3. Donnez gloire à
Dieu seul.
Si quelqu'un se convertit par votre
témoignage – GLOIRE À DIEU ! Si l'Église grandit sous votre leadership – GLOIRE
À DIEU ! Si des vies sont transformées par votre enseignement – GLOIRE À DIEU !
Car c'EST LUI qui fait croître !
4. Travaillez
fidèlement sans vous décourager.
Peut-être plantez-vous sans voir de
fruit immédiat. Peut-être arrosez-vous sans voir de croissance rapide. NE VOUS
DÉCOURAGEZ PAS ! Dieu voit votre fidélité. Il honorera votre persévérance. SON
temps est parfait !
Aujourd'hui, l'Esprit vous appelle :
Si vous êtes un serviteur de Dieu – RENONCEZ à toute
gloire personnelle. RECONNAISSEZ votre dépendance totale de Dieu. SERVEZ avec
humilité et fidélité. COLLABOREZ avec vos frères dans l'unité.
Si vous êtes un membre de l'Église – CESSEZ
d'idolâtrer les hommes. ATTACHEZ-vous à Christ seul. RESPECTEZ les serviteurs
de Dieu sans les diviniser. PRIEZ pour ceux qui vous enseignent.
Si vous êtes découragé dans le service – RAPPELEZ-VOUS que
la croissance appartient à Dieu. CONTINUEZ à semer fidèlement. FAITES confiance
au Maître de la moisson. ATTENDEZ avec patience le temps de la récolte.
Nous ne sommes que des serviteurs,
mais nous servons le DIEU TOUT-PUISSANT ! Nous ne sommes que des instruments,
mais nous sommes entre les mains du MAÎTRE SOUVERAIN ! Nous ne sommes que des
ouvriers, mais nous collaborons avec le CRÉATEUR DE L'UNIVERS !
Alors, SERVONS avec joie, TRAVAILLONS
avec fidélité, PERSÉVÉRONS avec espérance, sachant que notre travail N'EST PAS
VAIN dans le Seigneur !
À LUI SEUL SOIT LA GLOIRE, DANS
L'ÉGLISE ET EN JÉSUS-CHRIST, DANS TOUS LES ÂGES, AUX SIÈCLES DES SIÈCLES !
Amen et Amen.