« Arrêtez, et sachez que Je suis Dieu :
Je domine sur
les nations,
Je domine sur la terre. »
Psaumes quarante-six : le verset dix.
Le Commandement Salvateur.
L'Injonction Sacrée.
Permettez-moi de vous raconter
l'histoire d'un homme, emporté par les vagues furieuses de l'existence. Son
entreprise s'effondrait. Son mariage agonisait. Ses enfants le fuyaient. Chaque
matin, il se levait dans un tumulte intérieur si violent que le silence lui
était devenu insupportable. Il remplissait chaque instant de bruit, de
mouvement, d'activité frénétique, comme si s'arrêter signifiait mourir. Un
soir, au bord du gouffre, alors que ses mains tremblaient sur le volant de sa
voiture garée face à un précipice, il entendit cette voix – non pas audible, mais
plus réelle que tout ce qu’il n’avait jamais connu : « Arrête. » Ce simple mot,
comme un coup de tonnerre dans son âme torturée, l'a sauvé. Il a compris, dans
ce moment suspendu entre la vie et la mort, que Dieu attendait depuis toujours
qu'il cesse de courir pour enfin Le rencontrer.
Combien d'entre nous vivons
aujourd'hui dans cette même frénésie désespérée ? Combien fuyons-nous le
silence parce que nous redoutons ce que nous pourrions y découvrir ? Le
psalmiste nous lance un commandement divin qui résonne à travers les âges : «
Arrêtez, et sachez que Je suis Dieu. »
Abordons maintenant cette première
vérité bouleversante : l'urgence divine de l'arrêt salvateur.
L'Impératif Sacré du
Repos.
Frères et sœurs en Jésus-Christ,
Nous inspirant de la sagesse du
philosophe Blaise Pascal qui affirmait que « tout le malheur des hommes vient
d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre
», comprenons que notre agitation moderne n'est pas nouvelle. Le verbe hébreu rapha
traduit par « arrêtez » signifie littéralement « lâcher prise, abandonner,
cesser de lutter ». C'est un commandement, non une suggestion. Dieu nous
ordonne de déposer les armes de notre autosuffisance. Dans l'Évangile selon
Matthieu, le chapitre onze : les versets vingt-huit à trente, Jésus nous dit :
« Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du
repos. Prenez Mon joug sur vous et recevez Mes instructions, car Je suis doux
et humble de cœur ; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car Mon joug est
doux, et Mon fardeau léger. »
Regardez autour de vous. Notre
génération court sans savoir où elle va. Nous accumulons sans savoir pourquoi.
Nous luttons contre des ennemis invisibles qui se multiplient à mesure que nous
les combattons. Mais Dieu nous crie : « Arrête ! » Ce n'est pas un appel à la
paresse, mais à la reconnaissance. Arrêter, c'est admettre que nous ne sommes
pas Dieu, que nos efforts frénétiques ne peuvent sauver ni nos familles, ni
notre monde, ni nous-mêmes.
Considérons maintenant cette deuxième
réalité qui transforme notre compréhension : la révélation progressive de Sa
nature divine.
La Connaissance
Transformatrice de Dieu.
Bien-aimés du Seigneur,
« Sachez que Je suis Dieu » n'est pas
une information intellectuelle, mais une rencontre existentielle. Comme
l'écrivait Søren Kierkegaard : « La vie ne se comprend qu'en regardant en
arrière, mais elle ne se vit qu'en regardant en avant. » Dans le silence imposé
par Dieu, nous découvrons rétrospectivement Sa main dans chaque épreuve
traversée. Dans la première épître de Jean, le chapitre quatre : le verset
huit, nous lisons : « Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est
amour. » Connaître Dieu transcende la théologie ; c'est expérimenter Sa
présence transformatrice.
Job, dans sa détresse abominable,
avait entendu parler de Dieu. Mais après avoir traversé la fournaise de la
souffrance et rencontré l'Eternel dans le tourbillon, il déclara dans le livre
de Job, le chapitre quarante-deux : les versets cinq et six : « Mon oreille
avait entendu parler de Toi ; mais maintenant mon œil T'a vu. C'est pourquoi je
me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre. » L'arrêt forcé
de Job – sa maladie, sa perte, son isolement – devint le lieu de sa plus grande
révélation. Quand nous cessons de nous agiter, quand nos mains tremblantes
lâchent enfin ce que nous tentons désespérément de contrôler, Dieu Se révèle
non comme le tyran que nous craignions, mais comme le Père que nos âmes
assoiffées désiraient.
Embrassons enfin cette troisième
dimension glorieuse qui couronne notre espérance : la souveraineté cosmique et
l'assurance éternelle.
La Domination Divine
Universelle.
Bien-aimés dans la foi,
« Je domine sur les nations, Je domine
sur la terre. » Quelle déclaration majestueuse ! Pendant que nous nous épuisons
à maintenir notre petit royaume personnel, Dieu gouverne l'univers entier.
Winston Churchill déclarait : « Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans
perdre son enthousiasme. » Mais la foi chrétienne nous enseigne quelque chose
de plus profond : le succès, c'est de reconnaître que la victoire finale
appartient déjà à Dieu. Dans l'Apocalypse, le chapitre dix-neuf : le verset
six, Jean entend : « Et j'entendis comme une voix d'une foule nombreuse, comme
un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant :
Alléluia ! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans Son règne. »
Imaginez un enfant construisant des
châteaux de sable au bord de l'océan, pleurant désespérément à chaque vague qui
détruit son œuvre. Pendant ce temps, son père, assis paisiblement sur la plage,
observe avec tendresse l'agitation de son petit. Il pourrait intervenir, mais
il sait que les châteaux de sable ne sont pas éternels. Ce qu'il veut, c'est
que son enfant lève enfin les yeux vers lui, cesse de pleurer sur le sable, et
vienne se blottir dans ses bras. Ainsi sommes-nous devant Dieu.
Frères et sœurs bien-aimés,
Nous voici parvenus au terme de cette
méditation bouleversante. Le commandement « Arrêtez » n'est pas une invitation
à l'inaction, mais à la confiance radicale. « Sachez que Je suis Dieu » n'est
pas un concept théologique, mais une transformation existentielle. « Je domine
» n'est pas une menace tyrannique, mais la plus glorieuse des assurances. Comme
l'homme au bord du précipice dont je vous parlais, nous sommes tous invités à
lâcher prise. Dans cette chute contrôlée, nous découvrons que nous tombons non
dans le vide, mais dans les bras éternels du Père céleste. Que ce soir, dans le
silence de vos cœurs, résonne cette voix divine qui ordonne l'arrêt salvateur.
Que demain, dans le tumulte de vos journées, vous portiez cette certitude : Il
domine. Cessez de porter ce qui écrase vos épaules. Cessez de combattre ce qui
dépasse vos forces. Arrêtez-vous. Et dans ce silence sacré, découvrez Celui qui
règne depuis toujours sur votre vie, sur les nations, sur toute la terre.
Qu'il en soit ainsi. Amen et Amen.