"Pourquoi
t'abats-tu, mon âme, et gémis-tu au-dedans de moi ?
Espère en Dieu, car
je le louerai encore ; Il est mon salut et mon Dieu."
Psaume
quarante-deux, verset cinq.
"Mes frères,
regardez comme un sujet de joie complète
Les diverses épreuves auxquelles vous pouvez
être exposés,
Sachant que
l'épreuve de votre foi produit la patience.
Mais il faut que la
patience accomplisse parfaitement son œuvre,
Afin que vous soyez
parfaits et accomplis, sans faillir en rien."
Jacques le chapitre
premier, versets : deux à quatre.
Nous donnons pour titres au message :
Le Mouvement
Intérieur.
La Pression
Émotionnelle.
Les Marées
Spirituelles.
Un Combat Perpétuel.
Frères et sœurs bien-aimés,
Dans le silence de cette nuit qui
précède l'aube, combien d'entre vous ont ressenti cette pression écrasante qui
étreint le cœur du croyant ? Cette sensation atroce d'être suspendu entre ciel
et terre, ballotté comme un navire dans la tempête, tantôt soulevé par les
vagues de l'espérance, tantôt précipité dans les abîmes du désespoir ?
Aujourd’hui, nous touchons à l'une des
réalités les plus cruelles, et pourtant les plus universelles de l'expérience
chrétienne : cette alternance déchirante entre la lumière et les ténèbres,
entre la force et la faiblesse, entre la foi triomphante et le doute qui ronge
l'âme comme un cancer spirituel.
Regardez autour de vous ! Voyez ces
visages marqués par les épreuves, ces yeux qui portent en eux le poids des
nuits blanches, ces mains jointes dans une prière désespérée. Nous sommes tous
des rescapés de cette guerre intérieure, des survivants de ces batailles que
nul ne voit mais que tous livrent dans le secret de leur cœur.
Hier encore, vous étiez sur la
montagne avec Moïse, votre visage rayonnant de la gloire divine. Aujourd'hui,
vous voilà dans la vallée avec Élie, suppliant Dieu de reprendre votre âme tant
la souffrance vous consume. Cette alternance n'est pas un signe de faiblesse
spirituelle ; elle est la marque même de notre humanité rachetée mais non
encore glorifiée.
Comme l'océan connaît ses marées,
l'âme du chrétien connaît ses saisons spirituelles. Et dans cette oscillation
perpétuelle entre l'extase et l'agonie, entre la victoire et la défaite
apparente, se cache l'un des plus grands mystères de la vie spirituelle. Car
c'est précisément dans cette tension que Dieu accomplit Son œuvre la plus
profonde en nous.
L'apôtre Paul lui-même, ce géant de la
foi, n'a-t-il pas confessé cette alternance cruelle ? Un jour transporté au
troisième ciel, le lendemain torturé par l'écharde dans la chair. Un moment
capable de ressusciter les morts, l'instant d'après suppliant trois fois
L'Eternel de le délivrer de sa souffrance.
Cette réalité nous brise le cœur, mais
elle nous révèle aussi la compassion infinie de notre Dieu. Car Il connaît
notre poussière, Il n'ignore rien de nos luttes intérieures. Et c'est dans
cette alternance même qu'Il nous enseigne les leçons les plus précieuses sur la
grâce, la dépendance, et l'espérance inébranlable.
Aujourd'hui, nous allons plonger
ensemble dans cette réalité douloureuse mais nécessaire, pour découvrir que nos
marées spirituelles ne sont pas des accidents, mais les instruments divins par
lesquels Dieu façonne en nous l'image de Son Fils bien-aimé.
Bien-aimés du Seigneur, Commençons par
explorer, l'alternance entre la peur et la paix, dans
l'expérience chrétienne.
L’alternance, entre la peur et la paix, dans
l'expérience chrétienne.
"Tantôt envahi par la peur,
tantôt rempli de paix." Ces mots résonnent comme un glas dans l'âme de
tout croyant sincère. La peur ! Cette visiteuse nocturne qui s'immisce dans nos
pensées les plus intimes, qui transforme nos certitudes en points
d'interrogation torturants.
Dans nos moments de faiblesse, la peur
prend mille visages : peur de l'avenir incertain, peur de la maladie, peur de
l'échec, peur d'être abandonné de Dieu Lui-même. Elle nous saisit à la gorge
comme un étau impitoyable, nous privant du souffle de la foi. Nous nous
retrouvons alors comme Pierre sur les eaux agitées, les yeux fixés sur les
vagues menaçantes plutôt que sur le Maître qui nous appelle.
Mais voyez la miséricorde divine ! Car
ce même cœur qui connaît l'étau de la peur peut soudain être inondé d'une paix
qui dépasse toute intelligence. En Philippiens chapitre quatre : les versets
six et sept, on y lit : "Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose
faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec
des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence,
gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ."
Cette alternance n'est pas cruelle ;
elle est pédagogique. Comme l'a si bien dit Blaise Pascal : "L'homme n'est
ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la
bête." Dans nos moments de peur, nous découvrons notre fragilité humaine ;
dans nos instants de paix divine, nous goûtons à notre destinée céleste.
Bien-aimés, engagés
dans la marche, engagés dans le combat, Poursuivons en examinant, l'oscillation
entre la faiblesse et la force. Oui :
L’oscillation, entre la faiblesse et la force, dans la
marche du croyant.
"Tantôt accablé par la faiblesse,
tantôt revêtu de force." Quelle photographie saisissante de l'âme
chrétienne ! La faiblesse nous visite comme une marée noire qui submerge tous
nos élans spirituels. Nous nous sentons alors incapables de prier, incapables
d'aimer, incapables même de croire. Nos genoux fléchissent sous le poids de
l'existence, nos mains tremblent, notre voix se brise dans un sanglot étouffé.
Paul connaissait cette faiblesse quand
il écrivait en Deux Corinthiens chapitre douze : le verset neuf : "Et Il
m'a dit : Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse.
Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la
puissance de Christ repose sur moi."
Mais quel miracle se produit quand la
force divine vient habiter notre faiblesse ! Soudain, nous nous retrouvons
capables de déplacer des montagnes, de pardonner l'impardonnable, de supporter
l'insupportable. Cette force n'est pas humaine ; elle vient d'En-Haut. Elle
transforme nos larmes en chants de victoire, nos gémissements en alléluias.
Victor Hugo a écrit : "La suprême
félicité de la vie, c'est la conviction qu'on est aimé." Et c'est
précisément dans l'alternance entre faiblesse et force que nous découvrons
l'amour inconditionnel de Dieu pour nous. Il nous aime faibles, Il nous
fortifie par amour.
Enfants de Dieu, Approfondissons
maintenant, la terrible oscillation entre le doute et
la foi.
Le mouvement terrible entre le doute et la foi.
"Tantôt plongé dans le doute ;
tantôt affermi dans la foi." Ah ! Le doute, ce poison qui s'infiltre dans
l'âme comme une gangrène spirituelle ! Il vient souvent quand nous nous y
attendons le moins, transformant nos certitudes les plus solides en châteaux de
sable que la moindre vague peut emporter.
Le doute nous murmure ses mensonges
perfides : "Et si Dieu n'existait pas ? Et si la Bible n'était qu'un livre
humain ? Et si ta foi n'était qu'une illusion consolatrice ?" Ces
questions nous torturent d'autant plus que nous les portons souvent en secret,
n'osant les partager par peur d'être jugés ou incompris.
Même Jean-Baptiste, le précurseur du
Christ, a connu cette nuit du doute. Du fond de sa prison, il envoya ses
disciples demander à Jésus : "Es-tu Celui qui doit venir, ou devons-nous
en attendre un autre ?" Quel déchirement dans cette question ! Celui qui
avait proclamé : "Voici l'Agneau de Dieu" se retrouvait assailli par
l'incertitude.
Mais voyez la tendresse de Jésus ! Il
ne condamne pas le doute de Jean ; Il y répond par des preuves tangibles de Sa
divinité. Car Dieu comprend nos doutes. Il sait que dans cette vie, nous ne
voyons "qu'un reflet, comme dans un miroir", selon ce qui est écrit
en Premier Corinthiens chapitre treize : le verset douze.
Et quelle joie quand la foi revient,
plus forte qu'avant ! Elle surgit comme l'aurore après la nuit la plus sombre,
illuminant notre être tout entier. En Hébreux chapitre onze : le verset un, on
y lit : "Or la foi est une ferme assurance des choses qu'on espère, une
démonstration de celles qu'on ne voit pas."
Frères et sœurs dans la foi, Explorons
maintenant, le dessein divin, derrière cette alternance
spirituelle. Oui :
Le dessein divin derrière cette alternance spirituelle.
Pourquoi Dieu permet-Il cette
alternance déchirante ? Pourquoi ne nous maintient-Il pas constamment dans la
paix, la force et la foi ? La réponse se trouve dans Sa pédagogie d'amour.
Comme un père sage qui n'épargne pas la discipline à son enfant bien-aimé, Dieu
utilise nos alternances spirituelles pour nous former à Son image.
Dans la peur, nous apprenons
l'humilité. Dans la paix, nous goûtons Sa fidélité. Dans la faiblesse, nous
découvrons notre dépendance. Dans la force, nous expérimentons Sa puissance.
Dans le doute, nous sommes purifiés de la présomption. Dans la foi, nous nous
élevons vers la gloire.
Comme l'a magnifiquement exprimé
Sainte Thérèse d'Avila : "Que rien ne te trouble, que rien ne t'effraie.
Tout passe. Dieu ne change pas. La patience obtient tout. Celui qui possède
Dieu ne manque de rien. Dieu seul suffit."
Bien-aimés du Père céleste, Concluons,
en découvrant l'espérance glorieuse, qui couronne nos alternances. Oui :
L’espérance glorieuse qui couronne nos alternances.
Ces marées spirituelles ne sont pas
éternelles. Un jour viendra où nous serons affranchis de cette oscillation
douloureuse. En Apocalypse chapitre vingt-et-un : le verset quatre, on y lit :
"Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y
aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont
disparu."
En attendant ce jour glorieux, nos
alternances deviennent des tremplins vers la maturité spirituelle. Chaque vague
de peur surmontée renforce notre courage, chaque moment de faiblesse traversé
approfondit notre compassion, chaque doute vaincu affermit notre foi.
Permettez-moi de vous raconter
l'histoire bouleversante d'Antonio Stradivarius, le plus célèbre luthier de
tous les temps. Dans son atelier de Crémone, ce maître artisan ne choisissait
pas n'importe quel bois pour créer ses violons légendaires. Il sélectionnait
minutieusement des arbres qui avaient connu les alternances les plus extrêmes :
été torride et hiver glacial, sécheresse et tempêtes.
Car Stradivarius avait découvert un
secret : c'était précisément cette alternance climatique qui donnait au bois sa
résonnance exceptionnelle. Les fibres du bois, constamment sollicitées par ces
changements, développaient une élasticité et une sonorité uniques. Les plus
beaux violons naissaient des arbres les plus éprouvés.
Un jour, un visiteur demanda au maître
pourquoi il n'utilisait pas du bois d'arbres ayant poussé dans des conditions
stables. Stradivarius sourit tristement et répondit : "Monsieur, un arbre
qui n'a jamais connu l'orage produit un bois terne, sans âme. Mais celui qui a
été secoué par mille tempêtes chante avec la voix des anges."
Puis, prenant dans ses mains un violon
qu'il achevait, il ajouta : "Voyez-vous, je ne fabrique pas seulement des
instruments de musique. Je révèle la mélodie cachée dans la souffrance du
bois."
Bien-aimés du Seigneur, Dieu est notre
Stradivarius céleste ! Nos alternances spirituelles ne sont pas des accidents
cruels, mais les coups de ciseau du Maître Artisan qui façonne en nous
l'instrument parfait pour Sa gloire. Chaque vague de peur nous rend plus
sensibles à Sa paix. Chaque moment de faiblesse nous ouvre davantage à Sa
force. Chaque assaut du doute purifie et affine notre foi.
Et un jour, quand l'œuvre sera
achevée, nous résonnerons de la mélodie céleste avec une beauté que seules nos
épreuves auront pu créer. Nos cœurs, brisés et recollés par la grâce,
chanteront la symphonie de la rédemption avec une intensité que les anges eux-mêmes
nous envieront.
Chers compagnons dans la marche chrétienne,
nous voici arrivés au terme de cette méditation sur nos marées spirituelles.
Nous avons contemplé ensemble cette réalité si douloureuse de l'alternance
entre peur et paix, faiblesse et force, doute et foi.
Que cette vérité se grave à jamais
dans vos cœurs : vos alternances ne sont pas des échecs spirituels, mais les
instruments divins de votre sanctification. Chaque vague qui vous submerge vous
prépare à mieux apprécier le rivage de Sa grâce. Chaque nuit de l'âme vous rend
plus sensible à l'aube de Sa présence.
En Romains chapitre huit : le verset
vingt-huit, on y lit : "Nous savons, du reste, que toutes choses
concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon Son
dessein." Même vos faiblesses, même vos doutes, même vos peurs concourent
à votre bien éternel.
L'alternance n'est pas votre ennemie ;
elle est votre école de sanctification. Dans la peur, apprenez l'humilité. Dans
la paix, goûtez Sa fidélité. Dans la faiblesse, découvrez Sa force. Dans le
doute, purifiez votre foi. Car en Jacques chapitre un : les versets trois et
quatre, on y lit : "sachant que l'épreuve de votre foi produit la
patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin
que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien."
Un jour, ces marées cesseront. Un
jour, nous serons établis pour l'éternité dans la paix parfaite, la force
inaltérable, et la foi transformée en vision. En attendant ce jour glorieux,
embrassons nos alternances comme les coups de burin du Sculpteur divin qui
grave en nous les traits de Son Fils bien-aimé.
Que nos cœurs battent au rythme de Sa
grâce ! Que nos vies témoignent de Sa fidélité dans nos tempêtes comme dans nos
accalmies ! Car nous savons que Celui qui a commencé en nous cette bonne œuvre
l'achèvera jusqu'au jour de Jésus-Christ.
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.