Jésus-Christ : le seul Sauveur

...ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 1 Jean 5:11-13



jeudi 2 octobre 2025

La Communion véritable

« Rendez ma joie parfaite,
Ayant un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. »

Philippiens deux : le verset deux.

La Communion véritable.

L'Unité parfaite.

L'Harmonie essentielle.

La Symphonie glorieuse.

Frères et sœurs bien-aimés,

Imaginez une église autrefois florissante de huit cents membres qui s'effondre en l'espace de deux années. Pas à cause de la persécution, pas à cause de l'hérésie, pas à cause de l'immoralité, mais à cause de quelque chose de bien plus insidieux : la division. Tout aurait commencé par un désaccord apparemment insignifiant sur la couleur des nouveaux bancs. Puis est venu un conflit sur le style de musique. Ensuite, une querelle sur le budget missionnaire. Puis des accusations murmurées, des clans formés, des réunions secrètes organisées. Le pasteur, un homme de soixante-cinq ans qui avait servi fidèlement pendant trente années, s'est retrouvé pris entre deux factions irréconciliables. Un dimanche matin terrible, alors qu'il montait en chaire pour prêcher, il s'est effondré, terrassé par une crise cardiaque. Ses derniers mots, murmurés dans l'ambulance, furent déchirants : « Ils ont tué l'unité... et l'unité m'a tué. »

Cette tragédie hypothétique résonne aujourd'hui comme un avertissement prophétique pour toutes nos assemblées. L'apôtre Paul, écrivant aux Philippiens depuis sa prison romaine, supplie littéralement l'église : « Rendez ma joie parfaite ! » Ce n'est pas une suggestion pastorale parmi d'autres ; c'est le cri d'agonie d'un père spirituel qui voit ses enfants se déchirer. Et comment peuvent-ils rendre sa joie parfaite ? En ayant « un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée ». Quatre dimensions d'une unité qui devrait être le signe distinctif visible de l'Église de Jésus-Christ. Aujourd'hui, bien-aimés, nous ne discutons pas d'un idéal théorique, mais de la survie même de notre témoignage chrétien dans un monde qui nous observe avec cynisme.

Avant d'explorer cette première dimension cruciale de notre unité ecclésiale, comprenons d'abord que l'harmonie émotionnelle constitue le fondement même de toute communion fraternelle authentique. Oui :

Un même sentiment : L'harmonie des cœurs.

Bien-aimés en Jésus-Christ, quand Paul parle d'avoir « un même sentiment », il utilise le mot grec phroneo, qui signifie littéralement « penser la même chose », mais dans un sens profondément émotionnel et relationnel. Il ne s'agit pas d'une uniformité robotique, mais d'une harmonie intentionnelle. Dans la première épître aux Corinthiens, le chapitre un : le verset dix, l'apôtre supplie avec une intensité bouleversante : « Je vous exhorte, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous un même langage, et à ne point avoir de divisions parmi vous, mais à être parfaitement unis dans un même esprit et dans un même sentiment. »

Remarquez la progression : un même langage, aucune division, un même esprit, un même sentiment. Cette unité de sentiment ne peut exister que lorsque nous choisissons délibérément de ressentir ce que nos frères et sœurs ressentent. En Romains douze : le verset quinze, Paul ordonne : « Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent ; pleurez avec ceux qui pleurent. » Quelle prescription révolutionnaire ! Dans l'église du pasteur, cette harmonie des cœurs avait été brisée. Pendant qu'un groupe célébrait une victoire, l'autre complotait sa défaite. Pendant que certains pleuraient une perte, d'autres s'en réjouissaient secrètement. Comme l'affirmait Antoine de Saint-Exupéry : « Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction », et l'Église ne peut survivre que lorsque tous ses membres regardent vers Christ avec le même cœur ému.

Après avoir saisi l'importance vitale de cette harmonie émotionnelle, élevons maintenant notre compréhension vers cette expression suprême de l'agapè qui unit indissolublement le corps de Christ. Oui :

Un même amour et une même âme : L'unité dans la diversité.

Frères et sœurs en Jésus-Christ, Paul poursuit en évoquant « un même amour » et « une même âme ». Ces deux dimensions sont intimement liées car l'amour authentique crée nécessairement l'unité de l'être tout entier. En Jean treize : les versets trente-quatre et trente-cinq, Jésus prononce ces paroles monumentales : « Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme Je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaîtront que vous êtes Mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. » L'amour n'est pas simplement un sentiment chaleureux mais un commandement divin qui devient le critère de notre authenticité chrétienne. Quand Paul parle d’« une même âme », il utilise le mot grec sumpsuchos, qui signifie littéralement « co-âmes » ou « âmes fusionnées ». En Actes quatre : le verset trente-deux, nous découvrons cette description extraordinaire de l'église primitive : « La multitude de ceux qui avaient cru n'était qu'un cœur et qu'une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. » Quelle image puissante ! Des milliers de personnes, venues de milieux différents, de cultures diverses, d'opinions variées, mais formant une seule âme. Dans la première épître de Pierre, le chapitre trois : le verset huit, l'apôtre exhorte : « Enfin, soyez tous animés des mêmes pensées et des mêmes sentiments, pleins d'amour fraternel, de compassion, d'humilité. » Comme le disait si justement Helen Keller : « Seul, nous pouvons faire si peu ; ensemble, nous pouvons faire tellement », mais dans l'Église, ce n'est pas simplement une question d'efficacité, c'est une question de témoignage divin.

Ayant observé ces deux piliers essentiels de notre unité, tournons maintenant notre attention vers cette dimension intellectuelle et spirituelle qui couronne et perfectionne notre communion fraternelle. Oui :

Une même pensée : La maturité spirituelle collective.

Bien-aimés du Seigneur, Paul conclut son exhortation en mentionnant « une même pensée ». Cette expression ne signifie pas l'absence de diversité théologique ou l'interdiction de questions intellectuelles, mais plutôt une orientation commune vers la vérité de Christ. Dans l'épître aux Éphésiens, le chapitre quatre : les versets onze à treize, l'apôtre explique le processus de cette maturation collective : « Et Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l'œuvre du ministère et de l'édification du corps de Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ. » Voyez-vous la progression divine ? Les dons divers mènent à l'unité de la foi et de la connaissance. En Philippiens trois : le verset quinze, Paul affirme : « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d'un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. » Quelle sagesse pastorale ! Il reconnaît la possibilité de désaccords tout en maintenant l'impératif de l'unité. Dans la première épître aux Corinthiens, le chapitre deux : le verset seize, l'apôtre pose cette question provocante : « Car qui a connu la pensée du Seigneur, pour L'instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. » Avoir « une même pensée », c'est partager collectivement la pensée de Christ. Comme l'affirmait Albert Einstein : « L'esprit qui a créé un problème ne peut être le même que celui qui le résout », et dans l'Église, c'est la pensée de Christ qui résout tous nos conflits.

Souvenez-vous du pasteur. Six mois après son décès tragique, son fils, également pasteur, est revenu dans cette église dévastée. Il a rassemblé les cinquante membres restants et a partagé le journal intime de son père. Page après page révélait l'agonie d'un berger voyant son troupeau se déchirer. Les larmes ont coulé. Les cœurs se sont brisés. Les ennemis se sont embrassés. Ils ont décidé de tout recommencer, fondant leur communion sur ces quatre piliers : un même sentiment, un même amour, une même âme, une même pensée. Aujourd'hui, cinq ans plus tard, cette église compte mille deux cents membres et est devenue un modèle d'unité dans toute la région.

Frères et sœurs bien-aimés, alors que nous arrivons au terme de cette exhortation solennelle, permettez-moi de vous ramener au cœur brûlant du message de Paul. « Rendez ma joie parfaite » – ces mots ne sont pas une demande égoïste d'un apôtre capricieux, mais le cri d'un père spirituel qui comprend que sans unité, l'Église n'est qu'une coquille vide, un mensonge vivant, une contre-témoignage au monde. Un même sentiment signifie que nous choisissons intentionnellement l'harmonie émotionnelle plutôt que la division. Un même amour signifie que nous aimons comme Christ a aimé, inconditionnellement, sacrificiellement, éternellement. Une même âme signifie que nous fusionnons nos êtres dans une communion si profonde que les blessures de l'un deviennent les blessures de tous. Une même pensée signifie que nous orientons collectivement nos intelligences vers la révélation de Christ plutôt que vers nos opinions personnelles.

Bien-aimés dans la foi, combien d'églises doivent encore mourir avant que nous prenions cette exhortation au sérieux ? Combien de pasteurs doivent encore s'effondrer sous le poids de nos divisions ? Combien de témoignages chrétiens doivent encore être détruits par notre incapacité à vivre ces quatre dimensions de l'unité ? Le monde nous observe. Il ne sera jamais convaincu par nos doctrines, aussi précises soient-elles, ni par nos programmes, aussi impressionnants soient-ils, ni par nos bâtiments, aussi magnifiques soient-ils. Il ne sera convaincu que lorsqu'il verra l'impossible : des personnes différentes vivant dans une unité surnaturelle qui ne peut venir que de Dieu.

Rendons parfaite la joie de Christ.

Qu'il en soit ainsi. Amen et Amen.