Nous référant à Luc quinze : versets trois à sept, nous donnons pour
titres au message :
La Brebis Retrouvée.
L'Amour Manifesté.
Le Berger
Compatissant.
Le Sacrifice
Salvateur.
Nous inspirant du cantique bouleversant
"Ils étaient quatre-vingt-dix-neuf", pénétrons ensemble dans l'un des
mystères les plus profonds de l'amour divin. Imaginez... Dans l'immensité d'un
paysage désolé, une brebis erre, tremblante et perdue. L'obscurité l'enveloppe,
le froid la transit, la peur la paralyse. Mais quelque part, dans les cieux, un
cœur bat d'une compassion infinie.
Pourquoi le Berger abandonnerait-Il
quatre-vingt-dix-neuf brebis en sécurité pour partir à la recherche d'une seule
égarée ? Quelle logique humaine pourrait comprendre cette folie divine ? Quel
calcul terrestre pourrait justifier un tel sacrifice ?
Ces questions nous transpercent l'âme
car elles touchent à l'essence même de notre condition humaine. Combien d'entre
nous se sont sentis comme cette brebis perdue, errant dans les ténèbres de la
solitude, du désespoir ou du péché ? Combien ont cru que leur égarement était
si profond que même Dieu les avait oubliés ?
Mais voici le mystère glorieux qui
dépasse toute compréhension : notre Berger céleste ne compte pas comme nous
comptons. Son amour ne calcule pas comme nous calculons. Sa grâce ne mesure pas
comme nous mesurons. Pour Lui, une seule âme perdue vaut tous les trésors du
paradis.
En Luc quinze : versets trois à sept,
Jésus nous révèle cette vérité stupéfiante : "Et Il leur dit cette
parabole : Quel homme d'entre vous, s'il a cent brebis, et qu'il en perde une,
ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après
celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ? Lorsqu'il l'a retrouvée,
il la met avec joie sur ses épaules, et, de retour à la maison, il appelle ses
amis et ses voisins, et leur dit : Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé
ma brebis qui était perdue. De même, je vous le dis, il y aura plus de joie
dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n'ont pas besoin de repentance."
Cette parabole divine résonne à
travers les siècles comme un cri d'amour, un appel de grâce, une promesse
d'espérance. Elle nous révèle un Dieu qui ne Se contente jamais de l'abandon
d'une seule âme, un Sauveur qui parcourt les chemins les plus dangereux pour
retrouver Ses enfants égarés.
Ce soir, laissons cette vérité
pénétrer nos cœurs comme un baume céleste sur nos blessures les plus profondes.
Car nous sommes tous, à des degrés divers, cette brebis perdue que le Berger
vient chercher avec une patience infinie et un amour inépuisable.
Bien-aimés en Jésus-Christ,
Considérons d'abord cette vérité
bouleversante qui révèle la nature même du cœur de Dieu. Découvrons ensemble
cette quête inlassable que mène notre Berger céleste pour retrouver chacune de
Ses brebis perdues. Oui,
LA QUÊTE DIVINE
INLASSABLE.
"Seigneur, Tes
quatre-vingt-dix-neuf sont là ; Ne T'en suffit-il donc pas ?" Cette
question du cantique transperce notre compréhension humaine. Car selon nos
calculs terrestres, quatre-vingt-dix-neuf sur cent représente un succès
éclatant ! Mais le cœur de Dieu bat différemment. Pour Lui, une seule âme
manquante crée une béance dans l'harmonie céleste.
Il y a quelques années, dans un petit
village des Alpes, Marie-Claire, une institutrice retraitée, accueillait chez
elle des enfants abandonnés. Elle en avait recueilli dix-neuf, tous heureux et
épanouis. Mais un matin glacial d'hiver, le plus jeune, Thomas, âgé de six ans,
disparut. Tandis que dix-huit enfants dormaient paisiblement, Marie-Claire
sortit dans la tempête. Pendant seize heures, elle arpenta la montagne,
appelant, cherchant, refusant d'abandonner. Les secours lui conseillaient de
rentrer : "Madame, vous risquez votre vie pour un enfant ! Pensez aux
dix-huit autres !" Mais son cœur de mère adoptive ne pouvait se résigner.
À l'aube, elle le trouva, gelé et inconscient, sous un rocher. En le serrant
contre elle, elle murmura : "Mon enfant, tu vaux plus que ma propre
vie." Thomas survécut et devint plus tard médecin, consacrant sa vie à
sauver d'autres vies. Cette femme avait compris quelque chose du cœur de
Dieu...
Charles Dickens écrivait avec justesse
: "Aucun acte de bonté, si petit soit-il, n'est jamais gaspillé."
Combien plus l'amour infini de notre Père céleste !
Dans la première épître de Jean le
chapitre quatre : le verset seize, nous lisons : "Et nous, nous avons
connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour ; et
celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui."
Frères et sœurs en Jésus-Christ,
Mais cette quête divine ne se limite
pas à une simple recherche. Elle révèle un sacrifice qui dépasse toute mesure
humaine. Pénétrons maintenant dans le mystère du prix payé pour notre salut. Oui,
LE SACRIFICE
REDEMPTEUR CONSENTI.
"Seigneur, d'où viennent ces
gouttes de sang qui jalonnent le dur chemin ?" Cette question poignante du
cantique nous plonge au cœur du mystère de la croix. Car la quête du Berger
n'est pas une promenade paisible ; c'est un chemin de souffrance et de
sacrifice.
En mille neuf cent quarante-trois,
dans un camp de concentration nazi, le père Maximilien Kolbe, un prêtre
franciscain, fut témoin d'une scène atroce. Un prisonnier s'était échappé et,
en représailles, dix hommes devaient mourir de faim dans un bunker souterrain.
L'un des condamnés, François Gajowniczek, père de famille, pleurait : "Ma
femme, mes enfants !" Sans hésiter, le père Kolbe s'avança vers le
commandant SS : "Je veux prendre sa place." Le nazi, stupéfait,
demanda : "Pourquoi ?" "Parce que je suis prêtre et qu'il a une
famille." Dans ce bunker de la mort, pendant deux semaines, le père Kolbe
réconforta ses compagnons d'infortune, transformant l'enfer en chapelle. Quand
les gardiens vinrent pour l'achever d'une injection mortelle, ils le trouvèrent
serein, les yeux levés vers le ciel. François Gajowniczek survécut à la guerre
et témoigna jusqu'à sa mort de ce sacrifice qui avait sauvé sa vie. Voilà
l'image terrestre du sacrifice céleste !
Victor Hugo nous rappelle cette vérité
profonde : "Aimer, c'est agir." Et l'amour de Christ s'est
manifesté par l'action suprême du don de Sa vie.
En Ésaïe cinquante-trois : le verset
cinq, le prophète annonce cette vérité prophétique : "Mais Il était
blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne
la paix est tombé sur Lui, et c'est par Ses meurtrissures que nous sommes
guéris."
Bien-aimés du Seigneur,
Cette quête sacrificielle trouve son
apogée dans une joie qui fait trembler les fondements du ciel. Découvrons
ensemble cette allégresse divine qui éclate lorsqu'une âme perdue retrouve le
chemin de la bergerie céleste. Oui,
LA JOIE CÉLESTE
MANIFESTÉE.
"Réjouissez-vous ! J'ai retrouvé
Mon fils !" Ce cri de victoire du cantique résonne dans l'éternité comme
le plus beau des cantiques. Car la joie de Dieu quand Il retrouve une brebis
perdue dépasse toute allégresse terrestre.
Dans une banlieue difficile de Paris,
l'abbé Pierre avait créé un foyer pour les plus démunis. Parmi eux,
Jean-Michel, ancien détenu, toxicomane, avait sombré dans la déchéance totale.
Un soir de décembre, il disparut avec l'argent des dons destinés au repas de
Noël des sans-abris. Tous le condamnaient, mais l'abbé Pierre refusait
d'abandonner. Pendant trois mois, il arpenta les rues, visita les centres de
désintoxication, contacta tous les hôpitaux. Un matin de printemps, on lui
téléphona : Jean-Michel agonisait dans un hôpital de banlieue. L'abbé Pierre
accourut et resta à son chevet. Dans un souffle, Jean-Michel murmura :
"Pardonnez-moi, mon Père." "Tu es pardonné, mon fils. Dieu
t'aime." Jean-Michel survécut, se convertit sincèrement et devint lui-même
aidant social. Le jour de sa première communion, l'abbé Pierre pleura de joie
devant l'assemblée : "Mes amis, regardez ! Voici mon fils qui était mort
et qui est revenu à la vie !" Cette joie terrestre n'était qu'un pâle
reflet de l'allégresse céleste...
William Shakespeare nous enseigne : "La
joie partagée est une double joie ; la peine partagée est une demi-peine."
Combien plus grande est la joie divine partagée avec tous les anges du ciel !
En Luc quinze : le verset dix, Jésus
révèle cette vérité glorieuse : "De même, je vous le dis, il y a de la
joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se repent."
Frères et sœurs bien-aimés,
Alors que résonnent encore dans nos
cœurs les échos de ce cantique céleste, nos âmes sont bouleversées par la
profondeur de l'amour divin révélé. La quête divine inlassable, le sacrifice
rédempteur consenti et la joie céleste manifestée constituent les trois piliers
de cette vérité glorieuse : nous sommes aimés d'un amour qui dépasse toute
mesure.
Peut-être êtes-vous ce soir cette
brebis perdue qui erre dans l'obscurité du péché, de la solitude ou du
désespoir. Sachez-le : le Berger vous cherche ! Il a quitté les
quatre-vingt-dix-neuf pour vous retrouver. Il a versé Son sang pour vous
racheter. Il Se réjouit déjà de votre retour !
Peut-être êtes-vous de ceux qui se
croient en sécurité dans la bergerie. Mais souvenez-vous : nous avons tous été
un jour cette brebis perdue que la grâce a retrouvée. Ne regardons jamais avec
mépris ceux qui errent encore. Participons plutôt à cette quête divine en
étendant nos mains vers ceux qui se perdent.
Car voici la promesse éternelle qui
transcende tous nos égarements : "Et sur les monts battus par l'orage, par
les rocs et les précipices, un cri monta vers le saint rivage : Réjouissez-vous
! J'ai retrouvé Mon fils !"
En Jean dix : le verset onze, Jésus
déclare cette vérité suprême : "Je suis le bon Berger. Le bon Berger
donne Sa vie pour Ses brebis." Et en Jean dix : le verset vingt-huit,
Il ajoute cette assurance éternelle : "Je leur donne la vie éternelle ;
elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de Ma main."
Que cette certitude habite en nous !
Que cette joie nous transporte ! Que cet amour nous transforme ! Car nous ne
sommes plus des brebis perdues, mais des enfants retrouvés, rachetés par le
sang précieux de l'Agneau de Dieu !
Et un jour, quand retentira la
trompette finale, nous entendrons ce cri de victoire définitive :
"Réjouis-toi, le Seigneur ramène les Siens ! Réjouis-toi, le Seigneur
ramène les Siens !"
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.