"Bien-aimés, ne
soyez pas surpris, comme d'une chose étrange qui vous arrive,
De la fournaise qui
est au milieu de vous pour vous éprouver."
Un Pierre le
chapitre quatre : le verset douze.
Le Poids de la Couronne.
Frères et sœurs bien-aimés,
Y a-t-il une douleur plus cuisante,
une trahison plus profonde, qu'une blessure infligée par ceux-là mêmes qui
partagent notre chemin de foi, ceux qui œuvrent à nos côtés dans le champ du
Seigneur ? N'est-ce pas un déchirement indicible que de sentir le regard
aiguisé de la jalousie se poser sur nous, non pas de l'extérieur, mais du cœur
même de la communauté, de la famille spirituelle ? Que faire lorsque
l'élévation que Dieu nous accorde devient un poison dans le cœur de nos proches
collaborateurs, transformant leur allégresse supposée en une amertume dévorante
et hypocrite ? Nous portons la robe du service, l'onction de l'appel, et
pourtant, sous le manteau de nos responsabilités, une épée invisible transperce
notre âme, forgée par l'envie de ceux qui devraient être nos alliés. Comment
tenir ferme, comment continuer à prêcher l'amour et l'unité, quand notre propre
cœur saigne, sous le poids de cette incompréhension, de cette hostilité
silencieuse ? Comment tenir ferme, face à La Griffe Insidieuse de l'Envie ;
face à L'Épreuve Transformante de la Jalousie ; face à son propre Cœur
Blessé ?
Parlons d’abord du Cri Silencieux de
l'Âme Blessée. Oui,
Le Cri Silencieux de l'Âme Blessée.
Frères et sœurs bien-aimés, avez-vous
déjà ressenti le froid glacial de la déception, ce vent sibérien qui vous
transperce l'âme, non pas d'un ennemi déclaré, mais d'un ami, d'un frère, d'une
sœur en Christ ? Combien de nuits avons-nous passé, le regard perdu dans le
vide, les larmes coulant silencieusement sur nos joues. Combien de nuits
avons-nous passé, à nous interroger : "Pourquoi ? Pourquoi cette jalousie
sournoise, ce regard envieux, cette hypocrisie qui mine la fondation même de
notre service ?" N'est-ce pas une tragédie que de voir les mains qui
devraient se tendre pour nous soutenir, se crisper au contraire, l'amertume les
rongeant ?
Le ministère, ce champ de gloire où
nous sommes appelés à semer l'amour et l'espérance, peut parfois se transformer
en un champ de bataille invisible, où les flèches ne sont pas lancées par les
adversaires du dehors, mais par ceux qui partagent notre pain spirituel. Le
succès, la faveur divine, l'onction qui se manifeste à travers nous, au lieu
d'être une source de joie et de reconnaissance collective, devient, pour
certains, le miroir de leurs propres frustrations, l'aiguillon de leur propre
insécurité. Le sourire qu'ils affichent cache un venin, les paroles
d'encouragement ne sont qu'un voile pour un ressentiment profond. Nous marchons
sur une corde raide, entre la volonté de Dieu qui nous élève et la jalousie
humaine qui nous tire vers le bas. Comment maintenir notre regard fixé sur
Celui qui nous a appelés, quand les voix alentour murmurent des doutes et
sèment la discorde ?
Bien-aimés du Seigneur, face à ce
désert émotionnel, il existe une oasis de vérité, une force inébranlable qui
jaillit de notre foi : Accepter la Réalité Douloureuse et s'ancrer dans la
Volonté Divine. Oui,
Accepter la Réalité Douloureuse et s'ancrer dans la
Volonté Divine.
Il est impératif, mes chers amis, de
regarder en face la réalité crue et souvent amère de la jalousie, tout en
réaffirmant notre ancrage inébranlable dans la vocation que Dieu nous a donnée.
La première étape pour traverser cette épreuve est de reconnaître la douleur
qu'elle engendre, sans pour autant céder au désespoir.
Dans la deuxième épître de Paul aux
Corinthiens, le chapitre quatre : les versets huit et neuf, nous lisons :
"Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l'extrémité ;
dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés
; abattus, mais non perdus."
Ces paroles, frères et sœurs,
résonnent avec une puissance particulière lorsque nous sommes confrontés à la
jalousie. Nous sommes pressés par les regards envieux, les murmures hypocrites,
les tentatives de nous discréditer. Nous ressentons la détresse de cette
solitude spirituelle, même entourés. Mais nous ne sommes ni réduits à
l'extrémité, ni perdus. Pourquoi ? Parce que notre appel ne dépend pas de
l'approbation humaine, ni de l'absence de jalousie. Il dépend de la volonté
souveraine de Dieu.
L'écrivain C.S. Lewis, grand penseur
chrétien, a si bien dit : "L'humilité n'est pas de penser moins de
soi-même, mais de penser moins à soi-même." Face à la jalousie, il ne
s'agit pas de minimiser notre appel, mais de le recentrer sur Celui qui nous a
choisis.
Lorsque Joseph fut élevé par le
Pharaon, ses frères l'avaient vendu par jalousie. En Genèse quarante-cinq : le
verset cinq, Joseph leur dit : "Maintenant donc, ne vous affligez pas, et
ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu pour être mené ici, car c'est pour vous
sauver la vie, que Dieu m'a envoyé devant vous." La main de Dieu était
derrière son élévation, malgré la cruauté humaine.
Bien-aimés en Jésus-Christ, notre
position, notre onction, notre élévation ne sont pas le fruit de nos efforts
seuls, mais une orchestration divine, un plan parfait que l'adversaire tente de
perturber en semant la discorde et l'envie.
Après avoir accepté la réalité et nous
être ancrés dans la volonté divine, la prochaine étape, ô combien difficile,
est de cultiver un cœur de pardon et de compassion envers ceux qui nous
jalousent, en fixant notre regard sur l'exemple suprême de notre Seigneur
Jésus-Christ. Ce n'est pas une tâche aisée, car la blessure est profonde, et la
rancœur peut s'installer sournoisement.
Oui, il nous faut :
Cultiver un Cœur de Pardon et de Compassion, Fixé sur
l'Exemple du Christ.
En Colossiens trois : les versets
douze à quatorze, nous lisons : "Ainsi donc, comme des élus de Dieu,
saints et bien-aimés, revêtez-vous d'entrailles de miséricorde, de bonté,
d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si
l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez-vous réciproquement. De même
que le Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces
choses, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien de la perfection."
Frères et sœurs en Jésus-Christ, le
pardon n'est pas un acte que nous posons parce que l'autre le mérite, mais
parce que nous en avons nous-mêmes reçu, et parce que c'est le chemin de notre
propre libération. La jalousie est souvent le symptôme d'une douleur
intérieure, d'une insécurité profonde chez la personne qui la manifeste. C'est
une prison qu'elle se construit elle-même. Notre compassion ne doit pas excuser
leur comportement, mais comprendre la misère qui les habite.
Le célèbre Mahatma Gandhi a affirmé :
"Le faible ne peut jamais pardonner. Le pardon est l'attribut du
fort." Oui, c'est une force extraordinaire que de pardonner, de ne pas se
laisser submerger par la haine ou le ressentiment, de choisir l'amour même
quand on est blessé. Notre Seigneur Jésus, sur la croix, au milieu de Ses
souffrances atroces, a prononcé ces paroles puissantes en Luc vingt-trois : le
verset trente-quatre : "Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils
font." Quel exemple de compassion divine ! Il ne s'agit pas d'être naïf,
mais d'être spirituellement mature, de décharger ce fardeau de haine que
l'ennemi aimerait nous voir porter.
Bien-aimés dans la foi, lorsque nous
pardonnons, nous ne validons pas l'injustice, mais nous nous libérons de la
chaîne qui nous lie à la rancœur, permettant à l'Esprit de Dieu d'œuvrer en
nous et à travers nous avec encore plus de puissance.
Ayant accepté la réalité de la
jalousie et cultivé un cœur de pardon, notre dernière et puissante directive
est de continuer à servir avec une excellence inébranlable, en plaçant notre
dépendance totale en Dieu seul, Celui qui est le juste Rémunérateur. Nous ne
nous arrêtons pas, nous ne reculons pas, mais nous avançons avec une
détermination renouvelée.
Enfin, il nous faut, Oui, il nous faut
:
Continuer à Servir avec Excellence, et Dépendance
Totale en Dieu.
Dans la première épître de Paul aux
Corinthiens, le chapitre quinze : le verset cinquante-huit, nous lisons :
"Ainsi, mes frères et sœurs bien-aimés, soyez fermes, inébranlables,
travaillant de mieux en mieux à l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail
n'est pas vain dans le Seigneur."
C'est un appel à la persévérance, mes
chers amis. La jalousie, loin de nous décourager, doit nous pousser à redoubler
d'efforts, non pour prouver quoi que ce soit aux hommes, mais pour honorer Dieu
qui nous a appelés. L'excellence dans le service est notre réponse la plus
éloquente à ceux qui voudraient nous voir échouer. Lorsque nous nous
abandonnons totalement à Dieu, Sa puissance se manifeste au-delà de toute
attente humaine.
Une illustration émouvante et
intemporelle pour notre sermon est l'histoire de David. Ce jeune berger, choisi
par Dieu, a vaincu Goliath et a été élevé au rang de héros national. Pourtant,
cette élévation a éveillé une jalousie féroce dans le cœur du roi Saül, au
point où Saül a tenté de le tuer à plusieurs reprises. Malgré les trahisons,
les fuites, les persécutions injustes, David a continué à servir son Dieu avec
ferveur, à diriger son peuple avec intégrité, et à composer des psaumes qui
élèvent l'âme. Il n'a jamais cherché à venger le mal que Saül lui faisait, mais
a constamment remis son sort entre les mains de l'Éternel. David, à travers ces
épreuves, est devenu le "roi selon le cœur de Dieu". Sa souffrance
était immense, mais sa dépendance en Dieu était totale, et c'est ce qui l'a
fait triompher glorieusement.
Bien-aimés du Seigneur, l'onction de
Dieu sur votre vie n'est pas annulée par la jalousie humaine. Au contraire,
elle est souvent affinée, purifiée, et rendue plus puissante à travers
l'adversité. Le monde admire la persévérance, la résilience, et surtout, la foi
inébranlable qui permet à un individu de briller même dans l'ombre de l'envie.
Nous sommes appelés à être des lumières, et une lumière ne peut être cachée,
même si certains essaient de l'éteindre.
Frères et sœurs bien-aimés, nous avons
exploré ensemble les profondeurs de cette douleur, ce défi de la jalousie
hypocrite qui peut surgir au sein même de l'Église. Nous avons vu l'importance
d'accepter cette réalité amère tout en nous ancrant dans la volonté divine qui
nous a appelés. Nous avons souligné la nécessité, quasi surhumaine, de cultiver
un cœur de pardon et de compassion, à l'image de notre Sauveur. Et enfin, nous
avons réaffirmé notre engagement à servir avec excellence et une dépendance totale
en Dieu, Celui qui est capable de transformer nos épreuves en témoignages de Sa
gloire.
Rappelez-vous, mes chers amis, que la
jalousie est une reconnaissance involontaire de la grâce de Dieu qui repose sur
vous. Chaque épreuve sur ce chemin ne fait que renforcer votre caractère,
affûter votre foi, et approfondir votre intimité avec le Père. Ne laissez
jamais la toxicité de l'envie éteindre la flamme de votre appel. Ne laissez
jamais la déception vous voler la joie de votre service. Au lieu de cela,
transformez chaque blessure en un tremplin vers une plus grande compassion,
chaque critique en une occasion de prier pour ceux qui l'émettent, et chaque
trahison en une raison de vous appuyer encore plus sur la fidélité inébranlable
de Dieu.
Votre ministère, votre onction, votre
élévation ne sont pas le fruit du hasard, mais l'œuvre souveraine de l'Éternel.
Gardez les yeux fixés sur Jésus, le Chef et le Consommateur de la foi. Il a
tracé le chemin, Il a enduré la contradiction des pécheurs, et Il est assis à
la droite de la majesté divine. Votre récompense ne vient pas des hommes, mais
de Lui. Et cette récompense sera glorieuse.
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.
Phalange Dormay