« Car je n'ai point honte de
l'Évangile : c'est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du
Juif premièrement, puis du Grec, parce qu'en Lui est révélée la justice de Dieu
par la foi et pour la foi, selon qu'il est écrit : Le juste vivra par la foi. »
Romains un : les versets seize et dix-sept.
La Puissance manifestée.
L'Évangile révélé.
La Foi retrouvée.
Frères et sœurs bien-aimés,
Il y a cinq cents ans, dans
l'obscurité suffocante d'une époque où la lumière de l'Évangile semblait
ensevelie sous les décombres de traditions humaines, un moine tourmenté
scrutait les Écritures avec désespoir. Martin Luther, accablé par le poids de
ses péchés, cherchait désespérément la paix avec Dieu. Nuit après nuit, il
jeûnait, priait, se mortifiait, mais aucune œuvre humaine ne pouvait apaiser la
tempête qui ravageait son âme. Puis, comme un éclair déchirant les ténèbres,
ces mots de l'apôtre Paul transpercèrent son cœur : « Le juste vivra par la
foi. » En cet instant sacré, les chaînes tombèrent. La vérité libératrice
explosa dans son esprit : le salut ne s'achète pas, ne se mérite pas, il se
reçoit ! Cette révélation allait embraser l'Europe, fracasser les forteresses
de l'erreur et redonner au monde l'Évangile dans toute sa pureté cristalline.
Aujourd'hui, en cette fête de la Réformation, nous célébrons non pas un homme,
mais la Puissance indomptable de l'Évangile qui transforme encore les destinées,
brise les chaînes et illumine les consciences. Écoutons ensemble le cri de
victoire de Paul qui résonne à travers les siècles !
Permettez-moi de vous conduire
maintenant vers cette première vérité bouleversante : l'Évangile n'est pas une
simple philosophie, mais une force divine irrésistible.
La Puissance
indomptable dévoilée.
Bien-aimés en Jésus-Christ,
Paul déclare avec une audace
inébranlable : « Je n'ai point honte de l'Évangile. » Quelle affirmation
retentissante dans un monde où proclamer Christ équivalait à signer son arrêt
de mort ! Rome écrasait les rebelles, les philosophes grecs ridiculisaient la
croix, les religieux orthodoxes persécutaient les disciples. Pourtant, Paul
n'éprouve aucune honte. Pourquoi ? Parce qu'il a découvert que l'Évangile est «
une puissance de Dieu. » Pas une puissance parmi d'autres, mais LA Puissance
suprême qui ébranle les fondements de l'enfer et fait trembler les trônes des
ténèbres.
Comme l'écrivait Victor Hugo : « Rien
n'est plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue. » Mais l'Évangile
transcende toute idée humaine. C'est la dynamite divine – le mot grec dunamis
signifie littéralement cette force explosive – qui pulvérise les forteresses du
péché, anéantit les murailles de la culpabilité et libère les captifs de Satan.
Dans la première épître aux
Corinthiens, le chapitre un : le verset dix-huit, nous lisons : « Car la
prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous
qui sommes sauvés, elle est une puissance de Dieu. » Cette puissance a transformé
des pêcheurs illettrés en témoins intrépides, des persécuteurs en apôtres, des
esclaves en fils de Dieu. Au seizième siècle, elle a soulevé des nations
entières, redressé les consciences courbées et rallumé le flambeau de la vérité
dans les ténèbres médiévales.
Avançons maintenant vers cette
deuxième révélation glorieuse qui fit bondir le cœur de nos Réformateurs : le
salut offert à quiconque croit.
Le Salut universel
proclamé.
Frères et sœurs en Jésus-Christ,
« Le salut de quiconque croit » –
trois mots qui renversèrent les systèmes religieux de l'époque ! Pas le salut
réservé aux érudits, aux ascètes ou aux riches capables d'acheter des
indulgences. Non ! Le salut appartient à « quiconque croit », du berger analphabète
au prince couronné, de la prostituée repentante au pharisien brisé. « Du Juif
premièrement, puis du Grec » – autrement dit, pour toute l'humanité sans
exception ni distinction.
Quelle révolution ! Pendant des
siècles, on avait enseigné que le salut s'obtenait par les œuvres méritoires,
les pèlerinages épuisants, les dons onéreux à l'Église. Les âmes tourmentées se
vidaient de leur argent pour racheter les péchés de leurs défunts au
purgatoire. Mais l'Évangile proclame une vérité renversante : le salut est un
don gratuit, reçu par la foi seule, en Christ seul, par la grâce seule !
Dans l'épître aux Éphésiens, le
chapitre deux : les versets huit et neuf, on y lit : « Car c'est par la grâce
que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous,
c'est le don de Dieu. Ce n'est point par les œuvres, afin que personne ne se
glorifie. »
Blaise Pascal écrivait : « Il y a un
vide en forme de Dieu dans le cœur de chaque homme. » Ce vide, seul l'Évangile
peut le combler. Aucune religion humaine, aucune philosophie terrestre, aucune
œuvre personnelle ne peut satisfaire la soif de l'âme. Seul Christ, par Sa mort
expiatoire et Sa résurrection triomphante, peut réconcilier le pécheur avec le
Père céleste.
Pénétrons maintenant dans cette
troisième vérité fondamentale qui fit exploser les chaînes religieuses : la
justice révélée par la foi.
La Justice divine
manifestée.
Bien-aimés du Seigneur,
« En Lui est révélée la justice de
Dieu par la foi et pour la foi. » Voici le cœur palpitant de la Réformation !
Luther cherchait désespérément comment être juste devant un Dieu saint. Comment
un pécheur misérable pouvait-il satisfaire la justice parfaite du Créateur ?
L'illumination vint : la justice n'est pas celle que nous produisons, mais
celle que Dieu impute ! Christ, l'Agneau immaculé, a porté notre condamnation
sur la croix. Sa justice parfaite nous est créditée par la foi.
Dans l'épître aux Romains, le chapitre
trois : les versets vingt-deux à vingt-quatre, nous lisons : « La justice de
Dieu par la foi en Jésus-Christ pour tous ceux qui croient. Il n'y a point de
distinction. Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ; et ils
sont gratuitement justifiés par Sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est
en Jésus-Christ. »
Cette vérité explosive renversa le
système ecclésiastique corrompu. Plus besoin d'intermédiaires humains pour
accéder à Dieu ! Plus besoin d'acheter le pardon ! La justice divine s'obtient
par un simple acte de foi, un cri du cœur vers Christ : « Seigneur, sauve-moi !
» Et instantanément, miraculeusement, le pécheur devient juste aux yeux de
Dieu, non par ses mérites, mais par les mérites infinis du Sauveur.
« Le juste vivra par la foi » – cette
déclaration prophétique d'Habacuc devint le cri de ralliement de la
Réformation. Vivre par la foi, c'est respirer Christ, marcher avec Christ,
dépendre quotidiennement de Christ. C'est reconnaître notre faillite spirituelle
totale et nous jeter dans les bras de la miséricorde divine.
Bien-aimés dans la foi,
Cinq cents ans après que Luther cloua
ses quatre-vingt-quinze thèses sur la porte de Wittenberg, l'Évangile demeure
cette Puissance inaltérable qui transforme les destinées. Aujourd'hui encore,
des âmes enchaînées par la culpabilité, écrasées par le péché, égarées dans les
ténèbres spirituelles, découvrent la liberté glorieuse des enfants de Dieu par
la foi en Jésus-Christ.
Ne soyez jamais honteux de cet
Évangile ! Proclamez-le avec la même audace que Paul, la même conviction que
Luther. Car en Lui réside votre salut, votre justification, votre espérance
éternelle. L'héritage des Réformateurs nous appartient : la vérité libératrice
que le salut s'obtient par la foi seule, en Christ seul, par la grâce seule,
selon les Écritures seules, pour la gloire de Dieu seule.
Que cette fête de la Réformation
ravive en vous le feu sacré de l'Évangile. Que la Puissance divine qui
transforma le monde au seizième siècle embrase vos cœurs aujourd'hui. Et que
vous viviez chaque jour dans la glorieuse certitude que le juste vit par la foi
!
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.