Jésus-Christ : le seul Sauveur

...ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 1 Jean 5:11-13



mardi 6 mai 2025

L'Alliance dans la Fournaise



"Invoque-Moi au jour de la détresse ; 
 Je te délivrerai, et tu Me glorifieras." 
Psaume 50 :15

L'Alliance dans la Fournaise

Frères et sœurs bien-aimés,

Le silence. Non pas celui, paisible, d'une nuit étoilée, ni celui, recueilli, d'une âme en prière. Non. Un silence d'acier, lourd, oppressant, le silence qui précède l'inévitable fracas, le silence qui hurle l'absence. Imaginez une toile tendue à l'extrême, vibrant sous une pression invisible, prête à se déchirer d'un instant à l'autre. C'est là que se tient l'âme humaine lorsque la détresse, tel un prédateur implacable, la cerne de toutes parts. Les jours s'étirent en nuits interminables, et les nuits sont peuplées de spectres grimaçants. L'espoir, cette frêle lueur, vacille, menaçant de s'éteindre sous les coups de boutoir du réel. Chaque souffle est une victoire précaire, chaque pensée un fardeau qui alourdit un peu plus le pas sur le chemin escarpé de l'existence.

La détresse n'est pas une simple contrariété, une anicroche passagère. Elle est un abîme qui s'ouvre sous nos pieds, un maelström qui aspire toute joie, toute certitude. Elle revêt mille visages : la maladie qui ronge le corps et l'esprit, le deuil qui arrache un pan de notre être, la trahison qui empoisonne la confiance, l'échec qui humilie l'ambition, la solitude qui glace le cœur. Dans ces moments, le monde extérieur semble continuer sa course insouciante, indifférent à la tempête qui fait rage en nous. Les rires des autres sonnent comme une insulte, leur bonheur comme une provocation. On se sent isolé, incompris, abandonné sur une île déserte au milieu d'un océan de souffrance. Où sont les promesses entendues ? Où est la main secourable ? Dieu Lui-même semble s'être retiré derrière un voile impénétrable, Son silence devenant la plus cruelle des épreuves.

C'est la fournaise ardente de Nabuchodonosor, non pas pour trois jeunes Hébreux, mais pour une seule âme qui se consume. C'est Gethsémané, où la sueur se mêle au sang, où la coupe amère semble impossible à boire. C'est le cri de Job sur son tas de cendres, interrogeant un ciel de plomb. L'ennemi intérieur, le doute, susurre que tout est vain, que la lutte est perdue d'avance. Les ressources humaines s'épuisent, les consolations terrestres se révèlent dérisoires. On voudrait fuir, mais où aller quand la prison est en soi ? On voudrait crier, mais la voix s'étrangle dans la gorge. La tentation est grande de maudire le jour de sa naissance, de sombrer dans l'amertume, de laisser le cynisme envahir les dernières parcelles d'un cœur meurtri. La tragédie n'est pas seulement dans la souffrance endurée, mais dans le risque de perdre sa foi, son âme, son lien avec le Divin. Le désespoir est un acide qui corrode lentement mais sûrement. Que reste-t-il quand tout s'effondre ? Quand les fondations même de notre être tremblent ? Quand le ciel paraît d'airain et la terre de fer ?

C'est dans ce creuset de l'affliction, où l'âme semble prête à se rompre, que la Parole divine vient transpercer le voile du désespoir, non comme une réponse toute faite, mais comme une invitation, une ancre jetée dans la tempête : "Et invoque-Moi au jour de la détresse ; Je te délivrerai, et tu Me glorifieras." (Psaume cinquante, verset quinze). Cette parole n'efface pas la douleur d'un coup de baguette magique, mais elle ouvre une perspective, elle trace un chemin au milieu des décombres. Elle commence par reconnaître la validité de notre état, la dure réalité de la détresse. Oui,

La Réalité de la Détresse

La détresse est une compagne indésirable mais universelle de l'expérience humaine. Nul n'y échappe, quels que soient son statut, sa piété ou sa prudence. C'est le "jour" sombre, le temps de l'épreuve où les fondations de notre existence sont secouées. Le psalmiste ne minimise pas cette réalité ; il l'affronte de face, la nommant. C'est une condition pour l'intervention divine : reconnaître que nous sommes dans ce "jour de la détresse". Albert Camus disait : "Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été." Mais avant de trouver cet été intérieur, il faut souvent traverser la rigueur de l'hiver de la détresse. Le livre de Job illustre cette vérité poignante, lorsque Job s'écrie au chapitre trois, versets vingt-cinq et vingt-six : "Ce que je crains, c'est ce qui m'arrive ; Ce que je redoute, c'est ce qui m'atteint. Je n'ai ni tranquillité, ni paix, ni repos, Et le trouble s'est emparé de moi." Cette angoisse existentielle est une porte d'entrée vers une compréhension plus profonde de notre besoin de Dieu. De même, les Lamentations de Jérémie, au chapitre trois, versets dix-sept et dix-huit, expriment cette perte totale : "Tu m'as enlevé la paix ; Je ne connais plus le bonheur. Et j'ai dit : Ma force est perdue, Je n'ai plus d'espérance en l'Éternel !" Reconnaître cette détresse n'est pas un signe de faiblesse, mais le premier pas vers l'authenticité.

Frères et sœurs bien-aimés, Comment, dans notre société qui prône souvent la réussite et le bonheur constant, pouvons-nous accepter et nommer nos propres jours de détresse sans honte ni désespoir stérile ?

--- Face à cette implacable réalité, la Parole divine ne nous laisse pas sans recours ; elle nous invite à une action spécifique et puissante : l'invocation.

L'Acte d'Invocation

L'invocation est le cœur battant de cette alliance proposée. "Invoque-Moi" : c'est un appel direct, une invitation à se tourner vers Dieu, non pas comme une dernière option, mais comme la première et la plus essentielle des démarches. C'est l'expression de notre dépendance, la reconnaissance que nos propres forces sont insuffisantes. Invoquer, c'est crier, appeler à l'aide, élever sa voix et son cœur vers Celui qui seul peut véritablement secourir. Le philosophe Søren Kierkegaard a souligné que "La prière ne change pas Dieu, mais elle change celui qui prie." L'acte d'invoquer, en lui-même, nous repositionne face à notre Créateur. Le Psaume dix-huit, au verset sept, témoigne de cette démarche instinctive et efficace : "Dans ma détresse, j'ai invoqué l'Éternel, J'ai crié à mon Dieu ; De Son palais, Il a entendu ma voix, Et mon cri est parvenu devant Lui, à Ses oreilles." Cette assurance que notre cri est entendu est fondamentale, car elle nourrit la persévérance dans la prière. Et pour que cet appel soit empreint d'une pleine confiance, l'épître aux Hébreux, au chapitre quatre, verset seize, nous y encourage vivement : "Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins." L'invocation est donc bien plus qu'un simple mot ; c'est une démarche de foi active.

Frères et sœurs bien-aimés, Quels sont les obstacles qui, aujourd'hui, nous empêchent d'invoquer Dieu avec cette simplicité et cette ferveur, et comment les surmonter ?

--- À cet appel sincère, Dieu ne reste pas sourd ; Il répond par une affirmation puissante, une promesse ferme de délivrance.

La Promesse de Délivrance

"Je te délivrerai" : cette promesse divine est le pivot central du verset, la lumière qui brille au bout du tunnel de la détresse. Ce n'est pas une vague possibilité, mais une affirmation catégorique de la part de Dieu. La délivrance promise ici n'est pas toujours l'élimination immédiate de la source de la détresse, mais elle est l'assurance de l'intervention de Dieu, de Sa présence active pour nous sortir de l'impasse, nous préserver de la destruction finale et nous conduire vers un lieu de paix et de restauration. Nelson Mandela, qui a connu les profondeurs de l'affliction, a dit : "Cela semble toujours impossible jusqu'à ce que ce soit fait." La promesse de Dieu transforme cette impossibilité apparente en une certitude future. Le prophète Ésaïe, au chapitre quarante-trois, verset deux, offre une image saisissante de cette protection divine : "Si tu traverses les eaux, Je serai avec toi ; Et les fleuves, ils ne te submergeront point ; Si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, Et la flamme ne t'embrasera pas." Cette présence divine est la substance même de la délivrance. En outre, l'apôtre Paul, dans sa seconde épître aux Corinthiens, chapitre un, verset vingt, renforce cette certitude : "Car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c'est en Lui qu'est le oui ; c'est pourquoi encore l'Amen par Lui est prononcé par nous à la gloire de Dieu." La délivrance est donc scellée par la fidélité même de Dieu à Sa parole.

Frères et sœurs bien-aimés, Comment pouvons-nous cultiver une foi inébranlable en cette promesse de délivrance, même lorsque les circonstances semblent crier le contraire et que l'attente se prolonge ?

--- Cette intervention divine, cette délivrance manifestée, ne peut laisser le cœur inchangé ; elle suscite une réponse naturelle et indispensable : la glorification.

La Conséquence de la Glorification

"Et tu Me glorifieras" : la glorification est la réponse humaine à la délivrance divine, le point culminant de cette alliance. Ce n'est pas une contrainte, mais l'expression spontanée d'un cœur reconnaissant et émerveillé. Glorifier Dieu, c'est reconnaître Sa grandeur, Sa puissance, Sa bonté, et Lui en attribuer publiquement l'honneur. C'est raconter Ses hauts faits, témoigner de Sa fidélité, afin que d'autres puissent aussi mettre leur espérance en Lui. Comme l'a dit Cicéron, "La gratitude n'est pas seulement la plus grande des vertus, mais la mère de toutes les autres." Dans le contexte spirituel, cette gratitude se mue en adoration et en service. Le Psaume cent trois, aux versets un et deux, est l'exemple parfait de cette effusion de louange : "Mon âme, bénis l'Éternel ! Que tout ce qui est en moi bénisse Son saint nom ! Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de Ses bienfaits !" Cette mémoire active des bienfaits divins est essentielle pour nourrir une vie de glorification. De plus, l'apôtre Paul nous exhorte dans sa première épître aux Thessaloniciens, chapitre cinq, verset dix-huit : "Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ." Glorifier Dieu n'est donc pas réservé aux moments de joie, mais devient un style de vie, une offrande continuelle.

Frères et sœurs bien-aimés, Imaginez une vieille cité assiégée. Les murailles sont battues en brèche, les vivres s'épuisent, le moral des défenseurs est au plus bas. La détresse est palpable à chaque coin de rue. C’est La Réalité de la Détresse). Le conseil des anciens, désespéré, décide d'envoyer un messager à travers les lignes ennemies pour invoquer l'aide d'un puissant roi allié, connu pour sa loyauté. C’est L'Acte d'Invocation). Le messager risque sa vie, mais parvient à transmettre l'appel au secours. Le roi allié, fidèle à son pacte, répond : "Dites-leur que j'arrive !" C’est La Promesse de Délivrance). Peu de temps après, alors que tout semble perdu, les bannières de l'armée de secours apparaissent à l'horizon. L'ennemi est défait, la cité est sauvée. Les habitants, fous de joie et de gratitude, ouvrent les portes, acclament leur libérateur, organisent des fêtes en son honneur et chantent ses louanges, assurant que sa renommée et sa bonté soient proclamées dans tout le royaume. C’est alors, La Conséquence de la Glorification). Chaque citoyen devient un témoin vivant de la fidélité de leur roi.

Frères et sœurs bien-aimés, cette alliance dans la fournaise, décrite dans le Psaume cinquante, verset quinze, est toujours d'actualité. Nous traversons tous nos jours de détresse, nos sièges personnels. Mais la promesse divine demeure : si nous L'invoquons, Il nous délivrera. Et cette délivrance ne manquera pas de faire jaillir de nos cœurs une louange qui Lui rendra gloire.

Je vous exhorte aujourd'hui, non pas à nier vos douleurs ou à minimiser vos épreuves, mais à les apporter devant le Trône de la grâce. Osez invoquer le Nom du Seigneur avec foi et persévérance. Accrochez-vous à Sa promesse de délivrance comme à une bouée de sauvetage. Et lorsque Sa main puissante se manifestera, ne gardez pas le silence ! Que votre vie devienne un cantique de glorification, un témoignage vibrant de Sa fidélité. Embrassez cette alliance : l'invocation dans la détresse, la délivrance assurée, la glorification en retour. C'est le chemin de la victoire, le secret d'une joie qui surpasse toute intelligence.

Qu’il en soit ainsi ! Amen.

Phalange Dormay
6 Mai 2025