Psaume cent trente-neuf, verset six.
Nous donnons pour titre au message :
La Connaissance Divine.
La présence éternelle.
La science infinie.
Psaume cent
trente-neuf, un à douze.
Frères et sœurs bien-aimés,
Dans les profondeurs de la solitude
humaine, quand l'âme se trouve écrasée par le poids de l'incompréhension et de
l'isolement, quand les mots nous manquent pour exprimer la complexité de nos
émotions et que personne ne semble vraiment nous connaître, une vérité
extraordinaire émerge des pages sacrées de l'Écriture : Dieu nous connaît
parfaitement. Cette réalité, à la fois réconfortante et troublante, traverse
les siècles pour toucher notre cœur aujourd'hui avec une force inouïe.
Combien de fois avons-nous ressenti
cette amertume de l'incompréhension ? Combien de fois avons-nous crié dans le
silence de nos chambres : « Personne ne me comprend ! » ? Nos proches les plus
intimes, malgré tout leur amour, ne parviennent qu'à effleurer la surface de
notre être. Nos parents, nos conjoints, nos amis les plus chers ne saisissent
que des fragments de notre personnalité. Ils voient nos actions, entendent nos
paroles, mais les motivations profondes de notre cœur, les luttes silencieuses
de notre âme, les rêves cachés de notre esprit leur échappent souvent.
Cette solitude existentielle ronge
l'humanité depuis la nuit des temps. Elle pousse certains vers la dépression,
d'autres vers une quête désespérée de reconnaissance, et beaucoup vers un
cynisme qui nie la possibilité même d'être vraiment connu. Dans notre époque
hyperconnectée, paradoxalement, cette solitude s'intensifie. Nous sommes
entourés mais pas compris, connectés mais pas connus, suivis mais pas aimés
pour qui nous sommes vraiment.
C'est dans ce contexte d'humanité
blessée que résonne avec une puissance extraordinaire la voix du psalmiste
David. Cet homme selon le cœur de Dieu, qui avait connu les sommets de la
gloire et les abîmes de la chute, qui avait été adoré par les foules et traqué
par ses ennemis, découvre une vérité qui transforme radicalement sa perspective
sur l'existence : « Éternel ! Tu me sondes et Tu me connais. »
Ces mots ne sont pas une simple
déclaration théologique ; ils jaillissent d'une expérience spirituelle
profonde, d'une rencontre intime avec le Dieu vivant. David réalise que là où
tous les regards humains échouent, là où toute compréhension terrestre trouve
ses limites, se dresse une connaissance parfaite, complète, éternelle. Dieu ne
nous connaît pas comme nous nous connaissons nous-mêmes, avec nos angles morts
et nos zones d’ombre. Il nous connaît, mieux que nous-mêmes.
Cette révélation devrait bouleverser
notre existence. Comme l'écrivait le philosophe français Blaise Pascal : « Le
cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. » Mais Dieu connaît non
seulement les raisons du cœur, mais aussi les secrets de l'âme que nous
ignorons nous-mêmes. Cette connaissance divine transcende toute compréhension
humaine et ouvre devant nous des perspectives infinies de réconfort, de
transformation et d'espérance.
Explorons ensemble les dimensions
stupéfiantes de cette connaissance divine qui embrasse chaque aspect de notre
existence.
L'Omniscience Divine
dans nos Actions.
David commence sa méditation par une
reconnaissance fondamentale : « Tu sais quand je m'assieds et quand je me lève,
Tu pénètres de loin ma pensée. » Cette première dimension de la connaissance
divine concerne nos actions quotidiennes, nos gestes les plus simples, nos
mouvements les plus banals.
Il est remarquable que David mentionne
d'abord des actions aussi ordinaires que s'asseoir et se lever. Dieu ne Se
contente pas de connaître nos grands moments, nos réussites spectaculaires ou
nos échecs retentissants. Il observe avec la même attention divine nos gestes
quotidiens, nos routines, nos habitudes. Cette vérité devrait révolutionner
notre compréhension de la vie spirituelle.
« Tu sais quand je marche et quand je
me couche, et Tu pénètres toutes mes voies. » Chaque pas que nous faisons,
chaque décision que nous prenons, chaque direction que nous empruntons est
connue d'avance par notre Créateur. Cette connaissance ne se limite pas à
l'observation passive ; elle pénètre l'essence même de nos voies, comprend les
motivations profondes de nos choix, discerne les conséquences lointaines de nos
actions.
Cette réalité nous confronte à une
responsabilité immense. Comme l'affirmait l'écrivain russe Fiodor Dostoïevski :
« L'homme est responsable de tout devant tous. » Devant Dieu, nous sommes
responsables non seulement de nos actes manifestes, mais aussi de leurs racines
cachées, de leurs implications morales, de leur impact sur l'éternité.
La connaissance divine de nos actions
devrait nous inspirer une crainte révérencielle, mais aussi une confiance
extraordinaire. Dieu voit nos efforts sincères même quand ils passent
inaperçus. Il connaît nos luttes silencieuses, nos victoires cachées, nos actes
de bonté secrets. Rien de ce que nous faisons pour Sa gloire n'est perdu ou
oublié.
Mais cette connaissance divine va bien
au-delà de nos actions extérieures pour pénétrer dans les recoins les plus
secrets de notre être intérieur. Oui :
La Pénétration
Divine de nos Pensées.
« La parole n'est pas sur ma langue,
que déjà, ô Éternel ! Tu la connais entièrement. » Cette déclaration
stupéfiante révèle que Dieu connaît nos pensées avant même qu'elles se
transforment en paroles. Il saisit nos réflexions dans leur genèse, comprend nos
intentions avant leur formulation, discerne nos émotions avant leur expression.
Cette connaissance divine des pensées
nous révèle à la fois notre vulnérabilité et notre dignité. Vulnérabilité, car
nous ne pouvons rien cacher à Dieu. Tous nos masques tombent, toutes nos
façades s'effondrent devant Celui qui lit dans les cœurs. Nos pensées les plus
intimes, nos motivations les plus secrètes, nos désirs les plus cachés sont
transparents devant Ses yeux.
Mais cette vulnérabilité révèle aussi
notre dignité extraordinaire. Que le Dieu de l'univers S'intéresse à nos
pensées témoigne de notre valeur inestimable à Ses yeux. Nous ne sommes pas des
êtres insignifiants perdus dans l'immensité cosmique. Nous sommes des créatures
précieuses dont chaque pensée mérite l'attention divine.
Cette réalité transforme radicalement
notre vie de prière. Nous n'avons pas besoin de grandes phrases ou de formules
compliquées. Dieu connaît nos besoins avant même que nous les exprimions. «
Votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous Le Lui demandiez. »
(Matthieu six, huit)
La connaissance divine de nos pensées
nous appelle aussi à une vigilance spirituelle constante. « Garde ton cœur plus
que toute autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. » (Proverbes
quatre, vingt-trois) Puisque Dieu lit dans nos pensées, nous devons cultiver
une vie intérieure pure, des méditations saintes, des réflexions qui
L'honorent.
Cette connaissance divine ne se limite
pas à nos actions et pensées présentes, mais s'étend à travers toutes les
dimensions de notre existence. Oui :
L'Omniprésence
Divine dans notre Existence.
« Tu m'entoures par derrière et par
devant, et Tu mets Ta main sur moi. » Cette image poétique révèle que la
présence divine nous enveloppe complètement. Nous ne pouvons échapper à cette
présence, nous ne pouvons-nous en cacher, nous ne pouvons la fuir.
David poursuit avec une interrogation
qui traverse les siècles : « Où irais-je loin de Ton esprit, et où fuirais-je
loin de Ta face ? » Cette question rhétorique souligne l'impossibilité absolue
d'échapper à la présence divine. Mais cette impossibilité n'est pas une prison
; c'est une promesse de compagnie éternelle.
« Si je monte aux cieux, Tu y es ; si
je me couche au séjour des morts, Tu y es aussi. » Les dimensions verticales de
l'existence, des hauteurs célestes aux profondeurs infernales, sont toutes
embrassées par la présence divine. Aucune élévation ne peut nous séparer de
Dieu, aucune chute ne peut nous éloigner de Sa proximité.
« Si je prends les ailes de l'aurore,
et que j'aille habiter à l'extrémité de la mer, là aussi Ta main me conduira,
et Ta droite me saisira. » Les dimensions horizontales de l'existence, des
confins orientaux aux limites occidentales, sont également couvertes par la
présence divine. La vitesse de la lumière elle-même ne peut nous soustraire à
la proximité de Dieu.
Cette omniprésence divine est
particulièrement réconfortante dans les moments de solitude et de détresse.
Quand nous nous sentons abandonnés de tous, quand l'isolement nous accable,
quand la solitude nous pèse, nous pouvons nous rappeler que Dieu est là,
présent, proche, attentif.
Mais comment cette présence divine se
manifeste-t-elle dans les circonstances les plus sombres de notre existence ?
Ainsi, parlons de La Présence Divine dans nos Ténèbres.
Oui :
La Présence Divine
dans nos Ténèbres.
« Si je dis : Au moins les ténèbres me
couvriront, la nuit devient lumière autour de moi ; même les ténèbres ne sont
pas obscures pour Toi, la nuit brille comme le jour, et les ténèbres comme la
lumière. » Cette déclaration extraordinaire révèle que même nos moments les
plus sombres ne peuvent échapper à la lumière divine.
Les ténèbres mentionnées ici ne sont
pas seulement physiques ; elles représentent tous les aspects obscurs de notre
existence : la dépression, le découragement, la confusion, la peur, la
culpabilité, le désespoir. Ces ténèbres spirituelles qui nous aveuglent et nous
paralysent sont transparentes devant Dieu.
Pour Dieu, « les ténèbres comme la
lumière » n'ont aucun secret. Il voit clairement dans nos nuits spirituelles,
Il comprend nos combats dans l'obscurité, Il connaît nos luttes cachées. Cette
vérité devrait nous donner une espérance inébranlable même dans les moments les
plus difficiles.
Le prophète Ésaïe confirme cette
vérité : « Moi, l'Éternel, Je sonde les cœurs, J'éprouve les reins, pour rendre
à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses œuvres. » (Jérémie dix-sept,
dix) Cette connaissance divine n'est pas passive ; elle est active,
transformatrice, rédemptrice.
Comme l'affirmait le poète anglais
John Milton : « L'esprit est son propre univers et, en lui-même, peut faire de
l'enfer un paradis, et du paradis un enfer. » Mais la présence divine
transcende même cette capacité de l'esprit humain, apportant Sa lumière dans
nos ténèbres les plus profondes.
Permettez-moi de partager avec vous
une illustration qui capture l'essence de cette vérité extraordinaire.
Dans une petite ville de montagne,
vivait un vieux berger nommé Matthieu. Chaque jour, il menait son troupeau dans
les pâturages élevés, connaissant chaque brebis par son nom, ses habitudes, ses
préférences. Mais parmi toutes ses brebis, il y en avait une qu'il chérissait
particulièrement : une petite brebis boiteuse qu'il avait sauvée étant agneau.
Cette brebis, qu'il avait appelée
Espérance, était différente des autres. Sa claudication l'empêchait de suivre
le troupeau aussi rapidement. Souvent, elle s'égarait, se perdait dans les
buissons, se cachait dans les crevasses rocheuses. Mais Matthieu avait
développé une connaissance si intime de cette brebis qu'il savait toujours où
la trouver.
Un jour d'hiver particulièrement
rigoureux, une tempête de neige s'abattit sur la montagne. Le troupeau fut pris
dans la tourmente, et quand enfin les nuages se dissipèrent, Matthieu compta
ses brebis. Espérance manquait. Les autres bergers lui conseillèrent
d'abandonner ses recherches : « Une seule brebis dans cette neige et ce froid,
c'est perdu d'avance. Tu vas risquer ta vie pour rien. »
Mais Matthieu connaissait Espérance.
Il savait qu'elle avait peur des espaces découverts et qu'elle cherchait
toujours un abri. Il savait qu'elle préférait les endroits ensoleillés même
s'ils étaient plus exposés. Il savait qu'elle avait tendance à se diriger vers
l'est quand elle était perdue. Cette connaissance intime le guidait mieux que
n'importe quelle carte ou boussole.
Pendant trois jours, Matthieu
parcourut la montagne, suivant non pas des traces dans la neige, mais sa
connaissance profonde de sa brebis. Il la retrouva finalement, blottie sous un
surplomb rocheux, tremblante mais vivante. Quand elle vit son berger, elle
poussa un bêlement de soulagement et de reconnaissance.
« Comment as-tu fait pour la retrouver
? » demandèrent les villageois émerveillés. Matthieu sourit et répondit : « Je
ne l'ai pas cherchée où elle aurait dû être, mais là où je savais qu'elle
serait. Car je la connais mieux qu'elle ne se connaît elle-même. »
Frères et sœurs, nous sommes cette
brebis égarée, et Dieu est ce berger qui nous connaît parfaitement. Quand nous
nous perdons dans les tempêtes de la vie, quand nous nous égarons dans les
ténèbres de nos erreurs, quand nous nous cachons dans les crevasses de notre
honte, Dieu sait exactement où nous trouver. Sa connaissance de nous dépasse
notre propre compréhension de nous-mêmes.
Il ne nous cherche pas là où nous
devrions être, mais là où nous sommes réellement. Il connaît nos faiblesses,
nos tendances, nos refuges secrets. Et dans Sa grâce infinie, Il vient nous
retrouver, non pas pour nous condamner, mais pour nous ramener dans Ses bras
d'amour.
En contemplant cette vérité
extraordinaire de la connaissance divine parfaite, nous sommes saisis d'un
émerveillement profond qui devrait transformer radicalement notre existence.
Dieu nous connaît dans nos actions les plus banales et nos décisions les plus
importantes. Il pénètre nos pensées les plus secrètes et nos intentions les
plus cachées. Sa présence nous accompagne dans toutes les dimensions de notre
existence, et même nos ténèbres les plus profondes ne peuvent L'aveugler.
Cette connaissance divine n'est pas
une menace mais une promesse. Elle nous assure que nous ne sommes jamais
vraiment seuls, jamais vraiment incompris, jamais vraiment abandonnés. Dans un
monde où l'incompréhension et l'isolement règnent, nous avons un Dieu qui nous
connaît parfaitement et nous aime inconditionnellement.
Cette vérité devrait nous inspirer
plusieurs attitudes fondamentales. D'abord, l'humilité, car nous ne pouvons
rien cacher à Dieu. Ensuite, la confiance, car cette connaissance divine est
motivée par l'amour et non par la condamnation. Puis la responsabilité, car
nous sommes appelés à vivre d'une manière digne de cette attention divine.
Enfin, l'espérance, car si Dieu nous connaît si parfaitement, Il peut
certainement nous transformer et nous utiliser pour Sa gloire.
La connaissance divine parfaite nous
libère de la peur d'être découverts, car nous le sommes déjà. Elle nous libère
de la pression de paraître parfaits, car Dieu voit déjà nos imperfections. Elle
nous libère de l'angoisse de l'incompréhension, car nous avons un Dieu qui nous
comprend parfaitement.
Puissions-nous, comme David, nous
émerveiller devant cette connaissance qui dépasse notre entendement.
Puissions-nous y trouver le réconfort dans nos solitudes, la force dans nos
combats, l'espérance dans nos ténèbres. Et puissions-nous répondre à cette connaissance
divine par une vie de reconnaissance, de consécration et d'adoration.
Car si Dieu nous connaît si
parfaitement, c'est pour nous aimer plus parfaitement encore. Et s’Il nous aime
si parfaitement, c'est pour nous transformer à l'image de Son Fils bien-aimé,
Jésus-Christ.
Qu'il en soit ainsi. Amen. Amen.
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