Jésus-Christ : le seul Sauveur

...ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et que cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit ces choses, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. 1 Jean 5:11-13



dimanche 17 avril 2011

Message prêché en 1994
à la Première Eglise Baptiste de P-au-P, Haiti

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La visite d'un Roi
Luc 19 : 29-44

Peu de jours se sont écoulés depuis que l'une des personnalités les plus éminentes de l’Amérique, si ce n'est la plus remarquable du monde actuel, posa les pieds sur la terre d'Haïti. La visite du Président américain William Jefferson Clinton, quoique brève qu'elle ait été, elle ne perdit pour autant aucune de sa signification. Car elle attira par son importance l'attention de plus d'un qui la commentèrent, et capta par son éclat celle de bien d'autres qui l'accueillirent. Pour un événement d'une telle envergure, pour une visite d'une telle portée, prévue bien des jours à l'avance, toutes les dispositions ont été prises tant par les journalistes haïtiens qu'étrangers, qui d'un coté se donnèrent pour devoir d'en assurer le reportage, que par les officiels de l'Etat qui s'attelèrent aux préparatifs d'accueil pour rendre chaleureuse cette visite opportune, pour honorer dignement cet hôte de classe. Il va donc de soi, l'honneur s'accorde au rang.

     Similairement, et il y a 2000 ans, alors que commença une semaine terrible qui devait clore le ministère terrestre de Jésus-Christ, une semaine d'angoisse qui s'ouvrit à l'accomplissement d'une prophétie, le Seigneur venant d'accomplir l'un des miracles les plus extraordinaires par lequel revint à la vie son ami Lazare, Il quitta Ephraim, emprunta le versant oriental de la montagne des Oliviers, s'approcha de Bethphagé et Béthanie pour entrer triomphalement dans la capitale d'Israël, Jérusalem. Jérusalem, Jésus-Christ le porteur d'espoir, Le voilà à tes portes; Jésus-Christ, l'homme de la délivrance, Le voilà dans tes murs; Jérusalem, dis-nous donc que vas-tu faire de Lui.

     Toutefois, s'y renda t-Il en mission spéciale ? A-t-Il été reçu en fonction de son rang? Des honneurs, Lui ont-ils été réservés? Et qu'en est-il de la foule qui L'a suivi sur le chemin? Serait-ce l'effet de la curiosité qui la rassembla, du moins se souvint-elle de la prophétie de Zacharie qui longtemps déjà déclare”: Sois transportée d'allégresse fille de Sion! Poussez des cris de joie, fille de Jérusalem! Voici, ton Roi vient à toi; Il est juste et Victorieux, Il est humble et monté sur un âne, le petit d'une ânesse."

     Visite surprise disent certains. Entrée triomphale proclament d'autres. Et toutefois à quoi véritablement doit-on s'en tenir? Bien plus on se demanderait quel a été l'effet de cette visite pour qu'elle soit classée de surprise ? Quelle a été la pompe de cette entrée pour quelle soit aujourd'hui qualifiée de triomphante ?
Le reportage de Luc nous laisse entrevoir et meme croire premièrement que la visite de Jésus-Christ à Jérusalem fut l'objet d'une préparation particulière.


I.-LA VISITE DE JESUS- CHRIST A JERUSALEM
FUT L'OBJET
D'UNE PREPARATION PARTICULIERE.
Luc 29 : 29-34

En effet, frères et sœurs bien-aimés, quel est donc le roi, le président ou le gouverneur, désirant visiter quelques lieux ne remplit pas les conditions diplomatiques pour s'y rendre? Quel est donc celui qui s’écarterait des règles élémentaires régissant les relations internationales? Cependant, Celui de qui nous parlons ce matin, Celui pour qui nous prenons la parole aujourd'hui; Celui avec qui nous vivons, marchons et travaillons, ses pouvoirs s'étendent des cieux jusqu'aux confins de la terre. Il est au-dessus de toute règle, de toute loi et de toute convention. La relation verticale qu'Il établit entre le ciel et la terre n'est l'objet d'aucun accord préalable. Car le ciel est son trône et la terre, son marchepied. Par ailleurs sur la terre Il décida de descendre et Il descendit; au ciel il Lui a plu de monter et Il monta; sur la terre Il décide de revenir et Il reviendra. Et à qui demanderait-Il la permission de fouler le sol terrestre? De qui recevrait-Il des ordres? D'aucun, absolument de personne. Ses décisions, d'aller ou de venir de monter ou de descendre, se passent de commentaires.

     Quand le Christ résolut de se rendre à Jérusalem, aucune démarche ne fut par Lui entreprise. Car plus que tout autre juif, Il est juif. Plus que tout autre roi, Il est Roi, et cela des le commencement de l'univers et aux siècles des siècles.

     Cependant, supposons un instant que les autorités d'Israël aient été avertis de la visite du Maître. Supposons qu'il plaisait au Seigneur Lui meme d'en parler, et que par ouie dire les autorités en seraient informées, quelle en serait d'après vous leur réaction, eux-mêmes qui craignent et dédaignent l'homme de Nazareth, l'homme dont ils méconnaissent la royauté? En vérité toutes les portes de la ville Lui seraient fermées ; des avis publics, interdisant l'entrée de cet homme qui se fait Fils de Dieu, seraient partout placardés.

     Cependant la décision unilatérale du Maître de visiter Jérusalem n'a été rendue public et planifiée qu'à la dernière heure.

A.- VISITE PLANIFIEE A L'APPROCHE DE BETHPHAGE ET DE BETHANIE

     Ah! Frères et sœurs bien-aimé, qu'en est il de cette décision dévoilée à la dernière heure. En effet tandis que le Maître s'approcha de Béthphagé et Béthanie, Il recommanda à deux des disciples qui L'accompagnèrent d'aller détacher un ânon qui Lui servirait de monture pour son entrée glorieuse à Jérusalem. Cependant à qui appartient cet ânon ? qui en est le propriétaire? De quel droit le fit Il chercher? Ah! diraient certains, à cette planification tardive s'associe un acte d'escroquerie de la plus pire espèce. Comment, en effet se saisir d'un ânon dont on n'est point le propriétaire. 

      A entendre sa recommandation, peut être ses ennemis se réjouissaient de l'opportunité que ses disciples soient arrêtés, déférés à la justice et Lui meme accusé de complicité. Et en vérité quel avocat se chargerait d'une telle affaire, puisqu'en flagrant délit ses disciples seraient pris. Cependant, sa parole se passe de commentaire, d'objection ou d'insoumission. A la parole de sa bouche, la terre et tout ce qui s'y trouve, le ciel et tout ce qu'il contient se doivent d'obéir. Le Seigneur a instruit ses disciples, qu'à la question du propriétaire, ils devaient répondre que : « le seigneur en a besoin. » En effet, la chose dite se passa comme Il l'ordonna.

     Frères et sœurs bien-aimés les désirs du eigneur sont des ordres. D'éternité en éternité, sa volonté fait loi. Tout comme les disciples et le propriétaire de l'ânon, nous n'avons qu'à obéir aux instructions, préceptes et commandements du Maître. En effet sa visite n'est prévue qu'à l'utilisation d'un ânon emprunté.

B.- VISITE PREVUE A L'UTILISATION D'UN ANON EMPRUNTE.

      Quoi, un ânon emprunté, quelle aberration, le Dieu du ciel et de toute la terre n'a pas meme un cheval, et devait se servir d'un ânon emprunté. Mais quel type de Roi est-Il, ce Jésus? Et pourquoi choisit-Il un ânon pour cette grande et importante tournée? Ne pense t-Il pas à l'apparat d'un cavalier de haut rang, à la fierté d'un cheval bien instruit. Et s'il fallait choisir entre les animaux, pourquoi ne se servit-Il pas d'un chameau, pourquoi le Roi du ciel ne se servit-Il pas du roi des animaux ?

     Sachez frères et sœurs bien-aimés, que depuis sa naissance Jésus n'a jamais été un show men, un acteur, c'est l'humilité qu'Il a toujours enseignée. Pour son entrée à Jérusalem, de quoi avait-Il besoin. Presque rien ne Lui était nécessaire. Alors on comprend pourquoi sa visite fut l'objet d'une préparation particulière. Cependant Il ne put empêcher à la foule reconnaissante d'exalter son Seigneur, d'éclater sa joie d'être une nouvelle fois en la compagnie de son bienfaiteur. Elle forme le cortège, et sur tout son parcours, elle L'ovationne.

II.- LA VISITE DE JESUS CHRIST A JERUSALEM
FUT L'OBJET
D'UNE OVATION SINGULIERE.

     Qui peut interpréter la joie de cette foule houleuse qui accompagne le Maître? Qui peut imaginer qu'elle se serait servi de ses vêtements pour joncher son chemin? La foule est heureuse. Elle ne peut contenir sa joie. Elle coupe des branches d'arbres, tapisse la route et fraye un chemin à la gloire de son Maître. Tressaillant d'allégresse, elle laisse monter du tréfonds de son cœur des chants messianiques qui exaltent le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs: "Béni, dit-elle, soit le Roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel et gloire dans les lieux très hauts." Luc 19:38. Oui, Il est digne de recevoir des honneurs en fonction de son rang.

A.- HONNEUR RECU EN FONCTION DE SON RANG

     A l'instar des grandes manifestations, le cortège s'ébranle. La foule houleuse accompagne son Roi et marche vers Jérusalem. Mais à l'entrée de la ville le Roi sera t-Il accueilli comme Il le mérite? Les clefs de la ville, Lui seront elles remises; Des arcs de triomphe seront-ils dressés? Des stands construits, et des banderoles suspendues? Cependant, “ Christ Tu es Roi. Tu es digne d'honneur et de gloire. Et si les autorités juives méconnaissent ta royauté, s'ils Te méprisent, de la part de ceux à qui Tu as fait tant de bien, déjà Tu reçois les honneurs dus à ton rang. Et d'hier à aujourd'hui, de génération en génération, d'éternité en éternité, ta gloire est exaltée en fonction de ta divinité.


B.- GLOIRE EXALTEE EN FONCTION DE SA DIVINITE

     De cette modeste assemblée qui Le suivit, s'il y eut des pharisiens, jaloux des louanges qui Lui sont exprimées, et qui voudraient que le Maître les interrompe, il convient de reconnaître qu'un bon nombre L'accepta et déclara qu'Il est le Fils de Dieu dans le sens de huios, qu'Il est le Fils unique dans le sens de monogenes, qu'Il est le premier né de toute la création dans le sens de prototokos, qu'Il est le saint d'Israël, le Dieu des dieux. 

     Alors pharisiens, sortez donc de cette foule, quittez donc le cortège; car ces gens, elles ne peuvent se taire et laisser les pierres crier à leur place. Quel est donc l'élément de la nature à vouloir et ne pas pouvoir exalter la gloire de Dieu. La Bible déclare : " Les cieux racontent la gloire de Dieu et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains”. Ps 19:2.

     A l'enthousiaste de cette foule, nous nous reconnaissons ce matin. A ses chants, nous voulons mêler nos voix. Et tout cela pour ovationner à notre façon, le Maître qui loin de nous visiter, plutôt, marche avec nous, reste avec nous, mais bien plus, vit en nous. Toutefois, Jérusalem, toi qui tues les prophètes, qui lapides ceux qui te sont envoyés, le Christ connaît déjà ton sombre avenir. Et à sa visite, Il ne saurait te le cacher.

III.- LA VISITE DE JESUS-CHRIST A JERUSALEM
FUT L'OCCASION
POUR UNE ADRESSE PARTICULIERE.

     Frères et sœurs bien-aimés,
    
    En entrant aux portes de Jérusalem, le Christ devait tout de meme prendre la parole. Il devait, non seulement parler à cette grande foule qui L'accompagne, mais bien plus, S'adresser à tous les citoyens de Jérusalem qui voudraient entendre sa voix. Cependant, loin d'être content au milieu de cette foule qui exulte de joie, cette foule qui chante et qui danse, au lieu de prononcer son discours avec toute la ferveur de son âme, toute la fougue qu'on Lui connaît, son visage devient pale et la tristesse L'empare. Serait-ce l'émotion qui fait couler des larmes de joie ou plutôt, de profonds ressentiments qu’Il exprime en laissant ruisseler sur ses joues des larmes amères.

A.- SENTIMENTS EXPRIMES PAR DES LARMES AMERES.

     Qui de nous présent en ce jour, ce dimanche des rameaux, ne s'approcherait pas du Seigneur, pour essuyer ses larmes et Le porter à se reprendre? Très certainement vous diriez: Seigneur, serait-ce le temps pour laisser couler des larmes qui attristent le cœur? Pourquoi à la joie des disciples qui marchent après Toi, pourquoi au milieu de cette foule qui T'honorent, Tu laisses couler ces pleurs qui découragent. Ah! reprends-Toi Seigneur, reprends-Toi, car Tu es Roi. Mais cela n'intéresse guère le Maître, car Il visite la terre pour avertir par son enseignement, sauver par sa grâce et réconcilier ainsi le monde avec son Père. En effet, à l'entrée de la ville, le Maître avertit son peuple de son avenir sombre par un discours prononcé sur des fonds prophétiques.

B.- DISCOURS PRONONCE SUR DES FONDS PROPHETIQUES.

     S'adressant à Jérusalem, le Maître lui dit: "Si toi, au moins en ce jour qui t'est donné, tu connaissais les choses qui appartiennent à ta paix. Mais maintenant elles sont cachées à tes yeux. Il reviendra sur toi des jours ou tes ennemis t'environneront de tranchées, t'enfermeront et te serreront de toutes parts; ils te détruiront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre parce que tu n'as pas connu le temps ou tu as été visitée." Luc 19:43

     Ah! Frères et sœurs bien-aimés, quelle parole dure entend-on de la bouche du Maître. Quelle sinistre prédiction vient-Il de prononcer. Peut être diriez vous qu'heureusement vous n'etes pas israélites, que cela ne vous concerne pas, que de tel malheur ne vous est pas arrivé et que jamais il ne vous atteindra. Mais sachez que si Jérusalem n'a pas su reconnaître le temps ou Il a été visité, par contre beaucoup d'entre vous reconnaissent qu'à leur porte, souventes fois le Christ a frappé. Certains L'ont catégoriquement et délibérément refusé la libre entrée; d'autres l'ont méprisé‚ sans meme Lui tourner les regards et plusieurs forment le lot de ceux qui trouvent des motifs pour le renvoyer gentiment. Sachez tout aussi bien, que si hier le Christ a laissé‚ à la terre de Jérusalem le temps de s'abreuver de ses pleurs avant qu'elle ait reçu son sang, Il ne laisse à vous-même, que le temps pour être lavés de son sang rédempteur que d'être condamnés par ses larmes amères.

     En ce dimanche des rameaux et tout au long de cette semaine qui nous rappelle les souffrances, la mort et la résurrection du Seigneur, l'église de Jésus-Christ va célébrer dans les larmes et la joie un Dieu qui aime parfaitement, et qui est allé‚ nous créer une place, une préparation particulière; un Dieu qui visite continuellement, et que nous aurons toujours à acclamer, d'une ovation singulière, un Dieu qui parle clairement et qui toujours nous fait une adresse particulière.

Qu'à Dieu toujours soit la gloire, et à nous la grâce.
Qu'il en soit ainsi !

DORMAY Phalange
1ere Eglise Baptiste
Port-au-Prince
9 Avril 1995



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