....................................En vue de proclamer l'évangile de Jésus-Christ pour le salut des ames.......................... ........
Jésus-Christ : le seul Sauveur
dimanche 27 avril 2025
vendredi 25 avril 2025
L’Église crucifiée
- « Je mettrai inimitié entre toi et la femme,
- Entre ta postérité et sa postérité :
- Celle-ci t’écrasera la tête,
- Et tu lui blesseras le talon. »
- Genèse 3 : 15
Jadis, ils crucifiaient le Maitre, aujourd’hui, ils ensanglantent son œuvre, le talon.
L’Église crucifiée.
La tragi-comédie de nos services religieux
Frères et sœurs bien-aimés,
Il est une heure sombre. Une heure où les larmes ne coulent plus, parce que les yeux sont trop aveuglés par les néons du spectacle religieux. Une heure où le silence de Dieu ne choque plus, parce que le bruit des hommes l’a étouffé. Une heure où le voile du sanctuaire n’a pas été déchiré, mais redessiné – à l’image de nos préférences modernes, bariolé de culture populaire, de performance, de narcissisme et de vanité.
L'Église de notre génération est belle à l’extérieur, mais vide de l’intérieur. Comme la maison d’Élie après sa mort : l’enveloppe est là, mais la gloire s’en est allée. Elle marche, elle s’agite, elle prospère même parfois... mais elle n’entend plus la voix de Dieu. Pourquoi ? Parce qu’elle s’est volontairement bouché les oreilles. Ce qui avait été prophétisé par Ésaïe se réalise aujourd’hui sous nos yeux : « Rends insensible le cœur de ce peuple, endurcis ses oreilles, et bouche-lui les yeux... » (Ésaïe 6 : 10). Ce n’est pas une malédiction imposée de l’extérieur, mais le résultat d’un endurcissement voulu, accepté, pratiqué.
Matthieu 13 : 14 le confirme : « Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point ; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. » L’église moderne ne manque pas d’enseignements, ni de ressources, ni même de spectacles dominicaux qui se prétendent spirituels. Ce qui lui manque, c’est la capacité de voir, d’entendre, de ressentir... et de pleurer.
Nous avons oublié la promesse de Genèse 3 :15, où Dieu annonçait une postérité qui écraserait la tête du serpent. Mais aujourd’hui, c’est le serpent qui s’est glissé dans nos cultes, travesti en ange de lumière, applaudissant nos services, assistant à nos concerts, et se réjouissant d’une Église qui a oublié la croix pour préférer les couronnes.
Oui, tragiquement, nous sommes devenus ce que nous n’aurions jamais dû être : un peuple aux yeux ouverts mais aveugle, aux oreilles exposées mais sourdes, aux lèvres priantes mais au cœur absent.
Écoutez ce que disait l’auteur français Georges Bernanos : « On ne comprend rien à la civilisation moderne si l’on ne voit pas d’abord qu’elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure. » Cette conspiration n’a pas épargné l’Église. Elle a même trouvé en elle une partenaire inattendue, une actrice volontaire sur la scène de l’illusion spirituelle.
Et ainsi, lentement mais sûrement, nos services religieux sont devenus de véritables tragi-comédies : le sérieux des choses éternelles s’est évaporé, remplacé par la légèreté d’un divertissement liturgique. Le drame de la croix est devenu une scène de spectacle. L’humilité du Messie est devenue un décor d’Instagram. L’appel au renoncement a cédé la place à la quête du bien-être.
Mais attention : ce n’est pas ici une simple critique amère, mais un cri d’alarme, une sirène hurlant dans la nuit spirituelle d’un peuple qui joue pendant que la maison brûle.
Alors posons-nous la question qui dérange : si Christ revenait aujourd’hui, reconnaîtrait-Il son Église ?
Et si nous osions regarder en face le
premier signe de cette décadence ?
Voyons d’abord comment le Tabernacle – jadis lieu de la Présence de Dieu – aujourd’hui
transformé, en salle de théâtre…
Le Tabernacle est transformé en salle de théâtre
Il fut un temps où l'on entrait dans la Maison de Dieu avec crainte et tremblement, comme Moïse ôtant ses sandales devant le Buisson Ardent. Mais aujourd’hui, les temples ont subi une métamorphose subtile, insidieuse, presque imperceptible. Ce qui fut jadis un sanctuaire est devenu une scène. Ce qui était lieu d’adoration est devenu lieu d’animation.
Les autels ont été déplacés pour faire place à des estrades. Les chaires se sont courbées devant des podiums. Les voiles ont été remplacés par des rideaux de spectacles. Les instruments ne servent plus à louer Dieu, mais à créer l’ambiance. Le Tabernacle n’est plus le lieu où Dieu descend, mais celui où l’homme se produit.
La prophétie d’Ézéchiel se répète :« La Gloire de l’Éternel s’éleva du milieu de la ville, et s’arrêta sur la montagne à l’orient de la ville. » (Ézéchiel 11 : 23) La Gloire s’en va, discrètement, pendant que les foules acclament... sans remarquer Son absence.
Le philosophe allemand Walter Benjamin affirmait : « À l’époque de la reproductibilité technique, même l’aura de l’œuvre d’art, disparaît. » Il aurait pu ajouter : à l’époque du spectacle religieux, même la crainte de Dieu s’évanouit.
Les temples ne respirent plus la sainteté, mais la performance. La solennité a été dissoute dans les effets de lumière. Le silence sacré a cédé la place aux applaudissements frénétiques. Les lieux saints sont devenus des salles polyvalentes où l’on consomme la foi comme un produit culturel.
Et maintenant, l’on s’émerveille, devant les bâtiments... non plus devant la Parole. Mais si le sanctuaire est devenu scène de théâtre, qui donc se tient sur cette scène ?
Alors, passons au deuxième point : des intervenants qui se reconnaissent pour artistes.
Des intervenants qui se reconnaissent pour artistes
Autrefois, les serviteurs montaient à la chaire avec tremblement, conscients qu’ils allaient parler au Nom de Dieu, devant un peuple saint, pour des âmes éternelles. Aujourd’hui, ce sont des intervenants qui montent sur scène, non plus pour proclamer la Vérité, mais pour se produire. Ils ne se reconnaissent plus comme des envoyés, mais comme des artistes. Ils ne prient plus pour recevoir l’onction, mais répètent pour soigner leur performance.
L’humilité du serviteur a laissé place à la posture du showman. L’effacement derrière Christ est remplacé par l’exposition de soi. Le langage a changé : on ne parle plus de ministères, mais de plateformes. On ne cherche plus la face de Jésus, mais la reconnaissance du public.
Jérémie 23 : 30 — « C’est pourquoi voici, dit l’Eternel, J’en veux aux prophètes Qui se dérobent mes paroles l’un à l’autre. » Les paroles divines deviennent des slogans bien rodés. La prédication devient discours, la proclamation devient présentation.
Le penseur Jean Baudrillard écrivait : « Nous vivons dans une époque où l’apparence l’emporte sur l’essence. » L’Église n’échappe pas à cette loi du paraître. Tant que le prédicateur est charismatique, on oublie de vérifier s’il est biblique.
Mais que reste-t-il du ministère quand on ne parle plus du péché ? Quand on évite la croix pour ne pas froisser l’auditoire ? Quand la crainte de Dieu cède devant le désir de plaire ?
Où sont les prédicateurs qui pleurent entre le portique et l’autel ? Où sont les voix qui tremblent encore sous l’onction ? Où sont les cœurs qui brûlent de passion pour Dieu ?
Maintenant, si les intervenants cherchent l’admiration, il ne faut pas s’étonner que les applaudissements remplacent les “Amen”…
Les applaudissements remplacent les Amen
Il fut un temps, pas si lointain, où l’“Amen” résonnait comme un sceau sacré sur la Vérité proclamée. Dans la bouche des saints, c’était un acte de foi, un écho du cœur qui disait à Dieu : « Qu’il en soit ainsi ! » Mais aujourd’hui, ce mot s’éteint lentement, remplacé par une nouvelle liturgie : les applaudissements.
Ce changement peut sembler anodin, presque innocent. Pourtant, il révèle un glissement profond. L’“Amen” est une réponse spirituelle adressée à Dieu, tandis que l’applaudissement est une réaction émotionnelle adressée à l’homme. Nous sommes passés de l’assentiment sacré à la validation sociale.
2 Timothée 4 : 3 « Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs. »
Et voici ce temps. Ce que nous applaudissons, c’est moins la Parole de Dieu que l’éloquence du prédicateur, le style du message, l’énergie de la performance. Le contenu importe peu, pourvu que la forme séduise.
George Orwell écrivait : « Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle haïra ceux qui la disent. » C’est peut-être pour cela que les messages bibliques profonds reçoivent des silences pesants, tandis que les discours flatteurs déclenchent des tonnerres d’applaudissements.
Mais demandons-nous : applaudissons-nous encore la Vérité ? Ou bien célébrons-nous simplement ceux qui nous la présentent à notre goût ?
Le peuple d’Israël disait “Amen” à la Loi de l’Éternel. Et nous, que
disons-nous ?
Un cœur qui acclame
l’homme peut-il encore être touché par la voix du Saint-Esprit ?
Et lorsque l’homme devient l’objet du culte, il n’est pas surprenant que les exhortations soient elles aussi remplacées par des exhibitions.
Les exhibitions remplacent les exhortations
Dans l’Église primitive, l’exhortation était une voix de feu, un appel vibrant venu du Ciel pour ramener les cœurs à Dieu. Elle ne caressait pas, mais réveillait. Elle ne divertissait pas, mais transformait. Elle ne flattait pas, mais purifiait. Aujourd’hui, cette voix s’estompe, engloutie dans le tumulte des exhibitions modernes.
Les messages qui autrefois transperçaient les consciences, laissent place à des démonstrations de style. Ce ne sont plus des oracles, mais des performances. Ce ne sont plus des prédications, mais des discours. Ce ne sont plus des témoignages, mais des formules. L’on ne prêche plus pour confronter au péché, mais pour susciter l’adhésion, voire l’enthousiasme. On ne presse plus l’âme vers la repentance, on l’invite au spectacle.
Hébreux 3 : 13 — « Mais exhortez-vous les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu’on peut dire : Aujourd’hui, afin qu’aucun de vous ne s’endurcisse par la séduction du péché. » Mais qui ose encore exhorter, de peur d’être taxé de quelqu’un qui juge ? Le silence des vrais avertissements laisse la place, aux feux d’artifice, visuels et émotionnels.
La scène se remplit. Les décors sont soignés. Les costumes sont pensés. Les gestes sont répétés. Mais qu’en est-il de la Présence de Dieu ? Comme le disait l’écrivain Oscar Wilde : « Le monde est un théâtre, mais la pièce est mal jouée. » Hélas, l’Église moderne s’en inspire… sans en percevoir le drame.
L’exhortation appelle à la Croix. Alors que l'exhibition appelle à l’admiration. L’une donne la Vie, l’autre donne une illusion. Et l’on sort du culte ému… mais non changé.
Mais comment entendre la voix de l’Esprit, lorsque nos sens sont saturés par le visuel ? Lorsque le cœur est bercé par le spectacle, il ne peut être percé par l’Esprit.
Et c’est ainsi que, progressivement, un rythme carnavalesque s’empare de notre
recueillement...
Le rythme carnavalesque s’empare de notre recueillement
L’Église, jadis lieu de recueillement et de crainte sainte, est aujourd’hui emportée dans un tourbillon de sons, de rythmes et de gestuelles importées tout droit, des places publiques. Ce qui devait être une atmosphère de révérence est désormais calqué sur les codes de la fête, de la scène et du divertissement. Le carnaval s’est introduit dans le sanctuaire, et la frontière entre le profane et le sacré s’estompe jour après jour.
La modernité n’a pas simplement apporté des outils, elle a ouvert la porte à la mondanité. On cherche l’Église ? On la trouve dans le monde. Mais quand on cherche le monde, hélas, on le retrouve… dans l’Église, se déambulant. Le vocabulaire, les vêtements, les musiques, les attitudes : tout tend à prouver que nous avons remplacé l’onction par l’ambiance, la profondeur par le style, la substance par l'apparence.
Romains 12 : 2 — « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence… » Mais que voit-on ? Des cultes rythmés comme des concerts, des danses sans adoration, des cris sans supplication. On ne médite plus, on s’agite. On ne pleure plus, on s’anime. On ne cherche plus, on se montre.
Blaise Pascal disait : « Le divertissement est la plus grande tentation de l’homme, car il l’éloigne de la pensée de sa misère. » Et de fait, ce culte bruyant nous distrait de notre vide intérieur, de notre besoin de repentance, de notre soif de Dieu.
Mais le recueillement ne se fabrique pas. Il naît d’un cœur brisé, d’une conscience éveillée, d’une présence redoutée.
Alors posons la question : où est le silence sacré ? Où est le murmure du Saint-Esprit ? Et comme si cela ne suffisait pas, une autre transformation s’opère : la Grâce gratuite fait place au commerce spirituel.
La Gratuité est éclipsée par le commerce
Il est écrit : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. » (Matthieu 10 le verset 8). Mais aujourd’hui, cette Parole du Maître semble avoir été reléguée au rang des versets “symboliques”. Car dans notre époque moderne, l’onction s’affiche désormais sur des plateformes tarifées. Les services du culte ont un coût, et les dons spirituels hélas, un tarif.
La recherche des gains a pris le pas sur la recherche de Dieu. L’argent n’est plus seulement un outil, il est devenu le mobile. Les motivations se brouillent, les intentions se polluent. Ce n’est plus la gloire de Christ que l’on poursuit, mais la rémunération de nos talents. Ce n’est plus la consécration, mais le contrat. Ce n’est plus la dépendance, mais la carrière.
1 Timothée 6 : 5 avertit contre « les hommes corrompus d’entendement, privés de la vérité, croyant que la piété est une source de gain. » Et pourtant, cette illusion se répand dans les ministères : le succès se mesure en chiffres, en ventes, en abonnés.
John Steinbeck, prix Nobel de littérature, affirmait : « L’argent est devenu le nouveau critère du divin. » Tragiquement, cette parole s’applique aujourd’hui dans certaines églises : les places se vendent, les prières s’achètent, et la bénédiction est conditionnée à une “offrande prophétique”.
Les maisons de prière se transforment en marchés spirituels. Comme à l’époque de Jésus, les vendeurs sont dans le Temple, mais qui aura le courage aujourd’hui de renverser leurs tables ? Et alors, que reste-t-il de la Grâce, si elle est facturée ? Que devient la croix, si l’on y place un terminal de paiement ?
Ce commerce déshonore le Saint, le sacré, mais il révèle aussi une autre idolâtrie : le culte du “moi” qui remplace Jésus-Christ.
Le soi-même qui remplace Jésus-Christ.
Sacrilège ! Il n’y a pas d’autre mot pour exprimer cet état de fait. Quand la congrégation cesse de placer Jésus au centre, Quand Son Nom concède la place au nôtre, Quand Son œuvre est éclipsée par nos ambitions, Quand Sa gloire est supplantée par notre image. C’est un sacrilège.
Aujourd’hui, ce n’est plus Christ que l’on cherche à imiter, mais des modèles humains. Ce n’est plus Sa volonté que l’on désire faire, mais notre propre rêve, que l’on veut sanctifier. Nous avons renversé l’ordre divin : ce n’est plus l’homme qui se soumet à Dieu, c’est hélas ! Dieu que nous voulons adapter à l’homme.
Galates 2 : 20 nous rappelait pourtant :« J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. » Mais cette parole a été inversée dans les cœurs : « Ce n’est plus Christ qui vit en moi, c’est moi qui vis en Son Nom. »
Où en sommes-nous ? Ecoutez les prédications : elles parlent individuellement plus de “ton appel”, “ton destin”, “ton potentiel”, “ta percée”, que parler de la Croix, du renoncement, du salut des âmes. Ecoutez les chants : ils exaltent nos sentiments, nos victoires, nos désirs, bien plus que la Majesté de Christ. Analysez nos motivations : est-ce pour glorifier le Roi, ou pour devenir influent ? Est-ce pour porter la croix, ou pour décrocher un micro ? Est-ce pour servir humblement, ou pour se faire applaudir ? Je dirais bien plus : Est-ce pour chercher la face de Dieu, ou pour chercher la faveur des hommes ? Est-ce pour obéir à l'appel divin, ou pour suivre les tendances du monde ?
2 Timothée 3 : 2 nous avertit : « Les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains... » Et ce narcissisme s’est infiltré dans les rangs de ceux qui prétendent adorer le Christ crucifié.
La société nous pousse à “être nous-mêmes”. Mais la Bible nous appelle à “mourir à nous-mêmes”. Le philosophe français Michel Foucault disait : « L’homme est en train de disparaître comme au bord de la mer un visage dans le sable. » Ironiquement, dans de nombreuses congrégations, l’Homme s’élève et Christ disparaît.
Sacrilège ! Quand le “moi” devient le centre du culte dans une telle congrégation, alors la Croix est vidée de sa puissance. Le trône de Christ est occupé par un intrus : le moi.
Mais alors, où est l’Église que Jésus vient chercher ? Celle sans tache ni ride ? Où est l’Épouse soumise, humble, revêtue de sainteté ? Identifiez-la. Quand est-il de votre église. Où en sommes-nous ? Répondons-nous encore à l’appel de Christ, ou à celui de notre propre gloire ?
Un jour, dans un village reculé, un homme plaça un grand miroir dans l’église. Ce miroir ne montrait pas le reflet physique, mais le cœur spirituel. Tous ceux qui s’y regardaient voyaient ce qu’en vérité ils adoraient. Certains virent une image de Christ rayonnant. Mais la plupart ne virent qu’eux-mêmes… leurs ambitions, leur image publique, leur réussite, leur égo.
Alors le prêtre dit : « Ce miroir ne ment pas. Il révèle ce que ton culte élève. »
Frères, sœurs… si ce miroir se
dressait aujourd’hui dans nos églises, qui verrions-nous ?
Jésus-Christ, ou nous-mêmes ? La Croix ou notre trône ? Le Roi, ou l’artiste ?
Mais il n’est pas trop tard. Le Sauveur que nous avons délaissé nous attend encore. Il n’a pas rejeté Son Église. Il l’appelle à revenir. Il n’a pas fermé le ciel. Il attend que nous Le recherchions de tout notre cœur.
Apocalypse 2 : 5 « Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi, et pratique tes premières œuvres… »
Revenons à l’Autel. Délaissons la scène. Revenons au silence sacré. Délaissons le bruit du monde. Revenons à la Croix. Délaissons le miroir.
Ce réveil commence avec toi. C’est le moment de
pleurer, de jeûner, de chercher Sa Face.
C’est le moment de renverser les tables dans nos cœurs, de déchirer nos
vêtements — et nos programmes.
Qu’un feu nouveau se lève. Qu’un peuple se réveille. Et que Christ retrouve Son Église, non pas déguisée… Mais, sanctifiée, glorifiée en Lui seul.
Qu’il en soit ainsi ! AMEN.
Phalange Dormay
12 avril 2025
Le Constat de Thomas
« Puis Il dit à Thomas :Avance ici ton doigt, regarde mes mains ;Avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté ;Et ne sois pas incrédule, mais crois. »Jean 20 :27
Le Constat de Thomas
II
L'air de Jérusalem
pèse lourd, non seulement de la poussière des chemins, mais du poids indicible
du chagrin. Quelques jours à peine ont passé depuis ce vendredi sombre où le
ciel lui-même sembla pleurer, où la terre trembla comme secouée de sanglots, où
l'espoir d'Israël, cloué sur le bois infâme, exhala son dernier souffle. Pour
les disciples, terrés dans la chambre haute, la peur est une compagne
constante, chuchotant à chaque ombre, à chaque bruit de pas dans la ruelle. Le
Maître est mort. Celui qui calmait les tempêtes, guérissait les incurables, et
promettait un Royaume éternel n'est plus qu'un souvenir douloureux, une
blessure béante dans le tissu de leur existence. La pierre roulée devant le
sépulcre semblait avoir scellé non seulement un corps, mais toutes leurs
aspirations, toutes leurs certitudes.
Dans cet huis clos
suffocant d'angoisse et de deuil, une rumeur folle commence pourtant à
circuler, portée par Marie de Magdala d'abord, puis par d'autres. "Il est
vivant ! Nous L'avons vu !" Des mots qui devraient être une source de joie
incommensurable, mais qui, pour l'un d'entre eux, Thomas, surnommé Didyme, le
Jumeau, sonnent comme une dissonance cruelle, une insulte à la réalité brutale
du Golgotha. Il n'était pas là lors de la première apparition. Peut-être
était-il ailleurs, consumé par sa propre peine, arpentant les rues désertes,
cherchant un sens à l'anéantissement de son monde. Ou peut-être, simplement, le
hasard tragique l'avait-il éloigné au moment précis où la lumière perçait à
nouveau les ténèbres.
Son absence initiale
devient le terreau d'une tragédie personnelle, celle de l'incrédulité née du
désespoir. Lorsque les autres disciples, les yeux encore brillants de
l'incroyable rencontre, lui partagent la nouvelle avec une ferveur palpable – "Nous
avons vu le Seigneur !" – Thomas oppose un mur. Un mur érigé par la
douleur, par le spectacle insoutenable de la crucifixion qu'il a sans doute
gravé dans sa mémoire, par le pragmatisme qui refuse de céder à ce qui semble
être une hallucination collective, un délire né du traumatisme. Sa réponse est
tranchante, presque brutale, empreinte d'une exigence macabre : "Si je
ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la
marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai
point."
Quelle tragédie !
Être si proche de la source de Vie, avoir marché à ses côtés, écouté ses
enseignements, et pourtant, se retrouver prisonnier d'une logique terrestre
face à l'événement le plus céleste qui soit. Son exigence n'est pas une simple
curiosité scientifique ; elle est le cri d'une âme meurtrie qui ne peut
concevoir le retour de la vie après une mort si certaine, si violente. Il veut
toucher les cicatrices, sonder les plaies, comme pour s'assurer que ce n'est
pas un fantôme, un esprit, mais bien le Maître dans sa chair ressuscitée,
portant les stigmates de son sacrifice. C'est le drame de l'homme qui a besoin
de palper le divin, de soumettre l'infini aux limites de ses sens.
Huit longs jours
s'écoulent. Huit jours pendant lesquels Thomas macère dans son doute, isolé au
milieu de la communauté croyante, portant le fardeau de son incrédulité comme
une tunique de Nessus. Les autres exultent peut-être en secret, mais leur joie
est probablement teintée d'une tristesse pour leur frère obstiné. Et puis, le
huitième jour, alors qu'ils sont de nouveau réunis, portes closes, Jésus
apparaît. Encore. Et cette fois, Thomas est là. Le silence doit être
assourdissant. Tous les regards convergent vers Didyme. Et Jésus, dans sa grâce
infinie mais aussi dans sa connaissance parfaite des cœurs, s'adresse
directement à lui, reprenant mot pour mot l'exigence douloureuse formulée une
semaine plus tôt : "Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance
aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais
crois." (Jean, chapitre vingt, verset vingt-sept). Le moment de vérité
est arrivé, la confrontation entre le doute le plus profond et l'amour le plus
patient.
Cet épisode
poignant, ce face-à-face entre le doute incarné et la grâce ressuscitée,
nous pousse à examiner de plus près : l’obstacle de l'incrédulité, les
mécanismes de la foi et la rencontre divine. Notre première réflexion se
portera sur...
Le Poids de
l'Incrédulité
L'incrédulité n'est
pas neutre ; elle pèse sur l'âme, isole de la communauté et obscurcit la
perception de la vérité divine. Thomas, malgré le témoignage unanime de ses
frères les plus proches, reste prisonnier de son refus de croire ce qu'il n'a
pas expérimenté personnellement.
Voltaire disait avec
une pointe d'ironie : "Le doute est un état mental désagréable, mais la certitude
est ridicule." Si le doute méthodique peut être un chemin vers la
connaissance, l'incrédulité obstinée, comme celle de Thomas initialement,
devient une cage qui empêche d'accéder à une vérité plus grande qui nous
dépasse.
La Parole de Dieu
nous met en garde contre ce poids. Il est écrit dans l'épître aux Hébreux,
chapitre trois, verset douze : "Prenez garde, frères, que quelqu’un de
vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu
vivant." - Cette mise en garde résonne à travers les Écritures,
soulignant le danger spirituel d'un cœur fermé. De même, dans l'évangile selon
Marc, chapitre seize, verset quatorze, Jésus Lui-même "leur reprocha
leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux
qui l’avaient vu ressuscité."
Ces exemples
bibliques nous interpellent directement sur notre propre cœur et notre
réceptivité à la parole divine et au témoignage des autres.
Mais cette
incrédulité n'était pas sans cause apparente chez Thomas ; elle naissait d'une
exigence particulière...
Le Besoin de Voir et
Toucher
L'exigence de Thomas
révèle une facette profondément humaine : le besoin de preuves tangibles,
sensorielles. Face à l'extraordinaire, à ce qui défie la logique et
l'expérience commune (la résurrection), son réflexe est de se raccrocher à ce
qu'il peut vérifier par lui-même : la vue, le toucher. Il veut palper la
réalité de la résurrection.
Aristote affirmait :
"Il n'y a rien dans l'intellect qui n'ait d'abord été dans les sens."
Thomas incarne cette pensée : sa raison, informée par ses sens qui ont constaté
la mort de Jésus, refuse de croire sans une nouvelle information sensorielle
contradictoire et irréfutable.
Jésus, tout en
accédant à la demande de Thomas, souligne une vérité supérieure dans ce même
passage de Jean, chapitre vingt, verset vingt-neuf : "Jésus lui dit
: Parce que tu M’as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru
!" - Pourtant, la vue physique
n'est pas toujours synonyme de compréhension spirituelle, car l'apôtre Paul
nous le rappelle. En effet, dans la deuxième épître aux Corinthiens,
chapitre cinq, verset sept, il déclare : "Car nous marchons par la
foi, et non par la vue."
Quelle est donc la
place de nos sens et de notre raison dans notre cheminement de foi face au
témoignage divin ?
Face à cette demande
si humaine, si tangible, la réponse de Christ ouvre la porte non à la
condamnation, mais à une transformation radicale...
Le Triomphe de la
Foi
L'aboutissement de
cette rencontre n'est pas la satisfaction d'une curiosité morbide, mais
l'explosion d'une foi renouvelée et profonde. La confrontation directe avec le
Christ ressuscité ne laisse pas Thomas dans le constat physique ; elle le
propulse vers une confession théologique majeure : "Mon Seigneur et mon
Dieu !". C'est le triomphe de la foi sur le doute, la reconnaissance
de la divinité de Jésus suite à la preuve ultime de sa victoire sur la mort.
Antoine de
Saint-Exupéry a écrit : "Ce qui embellit le désert, c'est qu'il cache un
puits quelque part." La foi, de même, perçoit la réalité divine cachée
derrière les apparences, une source de vie que le scepticisme seul ne peut
découvrir. La foi de Thomas, une fois ravivée, voit au-delà des plaies la
gloire du Seigneur.
La confession de
Thomas est l'écho de ce que Paul enseignera plus tard dans l'épître aux Romains,
chapitre dix, versets neuf et dix : "Si tu confesses de ta bouche
le Seigneur Jésus, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité des
morts, tu seras sauvé. Car c’est en croyant du cœur qu’on parvient à la
justice, et c’est en confessant de la bouche qu’on parvient au salut."
- Cette confession transforme
radicalement la relation avec Dieu, car elle est fondée sur une conviction
profonde. L'épître aux Hébreux, chapitre onze, verset un, définit
magnifiquement cette réalité : "Or la foi est une ferme assurance des
choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas."
Comment cette foi
victorieuse, qui dépasse le besoin de voir pour embrasser la personne de
Christ, peut-elle s'épanouir et s'exprimer en nous aujourd'hui ?
L'histoire de
Thomas, dans sa douloureuse beauté et sa résolution glorieuse, trouve un écho
poignant dans une image simple mais profonde...
Imaginez un instant
un artisan potier devant son tour. Il travaille une motte d'argile avec soin,
visant à créer un vase magnifique. Mais voilà qu'en cours de façonnage, une
impureté dans l'argile, une résistance inattendue - représentant le doute, la
blessure de Thomas - menace de faire éclater toute la pièce. L'artisan pourrait
rejeter l'argile, la juger indigne. Mais le Maître Potier, avec une patience
infinie, ne la rejette pas. Au contraire, Il concentre son attention sur cette
imperfection. Il y applique ses doigts experts (comme Jésus invitant Thomas à
toucher ses plaies), non pour la masquer, mais pour l'intégrer à l'œuvre, pour
la transformer. La pression qu'Il exerce n'est pas punitive, mais corrective et
créatrice. Finalement, le vase achevé porte peut-être une marque unique à cet
endroit, une texture différente, mais cette marque ne le défigure pas. Elle
témoigne de l'habileté et de la grâce du Potier qui a su racheter
l'imperfection pour en faire une pièce unique, solide et belle. Le vase -Thomas,
et nous avec lui - n'est pas parfait malgré la faille, mais il est rendu
parfait et utile par l'intervention miséricordieuse du Maître qui a
touché et transformé sa faiblesse en un point de contact avec Sa puissance.
Frères et sœurs,
l'histoire de Thomas n'est pas seulement le récit d'un doute tragique ; elle
est surtout la démonstration éclatante de la patience et de la grâce infinies
de notre Seigneur Jésus-Christ. Il n'a pas condamné Thomas pour son
incrédulité, Il ne l'a pas rejeté. Il est venu à lui, Il l'a rencontré là où il
était, dans son besoin désespéré de preuves. Il a offert ses propres cicatrices
comme pont entre le doute humain et la foi divine.
Quelle merveilleuse
consolation pour nous aujourd'hui ! Peut-être portons-nous aussi nos doutes,
nos questions, nos propres exigences de "voir et toucher" dans un
monde qui nous pousse souvent au scepticisme. Jésus nous connaît. Il voit nos
cœurs, nos luttes, nos propres "poids d'incrédulité". Et comme pour
Thomas, Il s'approche de nous avec amour, nous invitant non pas à rester dans
le doute, mais à avancer vers Lui.
Il nous rappelle la
bénédiction promise à ceux qui croient sans avoir vu. Cette foi n'est pas un
saut aveugle dans le vide, mais une confiance éclairée, fondée sur le
témoignage apostolique, sur la puissance transformatrice de l'Esprit Saint dans
nos vies et sur la fiabilité de Sa Parole.
Alors aujourd'hui,
je vous lance cet appel : Si vous êtes comme Thomas, luttant avec le doute,
n'ayez pas honte. Apportez vos questions honnêtement à Jésus. Mais ne restez
pas figés dans l'exigence de preuves physiques. Ouvrez les yeux de votre cœur. Laissez
la rencontre avec le Christ ressuscité, par Sa Parole et Son Esprit,
transformer votre incrédulité en une foi vivante et triomphante.
Puissions-nous tous,
que nous ayons vu des signes tangibles ou non, faire nôtre la confession
sublime de Thomas, non pas comme une conclusion intellectuelle, mais comme le
cri d'un cœur saisi par l'amour et la majesté du Sauveur : "Mon
Seigneur et mon Dieu !"
Embrassez
la grâce qui vous est offerte, et marchez par la foi, non par la vue, assurés
de la présence et de la puissance de Celui qui a vaincu la mort et qui vit à
jamais.
Amen.